La phase de transition d’un pays à un autre pendant un long voyage est un sujet finalement peu abordé. C’est pourtant un moment important du voyage avec à la clé souvent quelques remises en question. Il faut dire qu’en quelques semaines, on prend vite ses marques dans un nouveau pays : où faire ses courses, où dormir, etc. Alors, quand on arrive dans un nouvel environnement, cela demande de tout réapprendre de zéro pour retrouver des repères. Cette transition peut se faire avec plus ou moins de douceur. L’état d’esprit et les préjugés avec lesquels on débarque jouent un grand rôle dans le ressenti du moment. Mais, la différence de culture, de langue et le niveau de vie du pays ont aussi un impact non négligeable. Ces trois facteurs ont souvent tendance à nous faire perdre nos repères.
Pendant notre première année de voyage, on n’avait jusque là pas vraiment éprouvé de grandes difficultés à s’adapter. Il faut dire que l’excitation de découvrir un nouveau pays prenait souvent le pas. Mais, au fur et à mesure du temps, il devient de plus en plus difficile de quitter un pays dans lequel on se sent bien, surtout quand on y a passé plusieurs mois et vécu des expériences inoubliables. La transition entre l’Australie et l’Indonésie s’est ainsi révélée plus compliquée pour nous. D’autant que cela s’est conjugué avec un changement de mode de voyage. On passait d’une autonomie totale en van dans la solitude des grands espaces sauvages au voyage en sac à dos dans le tumulte des villes indonésiennes. On t’emmène donc aujourd’hui dans les coulisses de notre arrivée en Indonésie et du blues du voyageur.
Bouger encore et toujours…
Après plus de 2 mois de voyage en van en Australie occidentale, on s’envole pour Denpasar en Indonésie. Enfin ça c’est en théorie, car malgré tous les changements qu’on a opérés pendant notre voyage, notre billet d’avion tour du monde est lui resté le même. C’est-à-dire qu’il nous faut partir de Sydney et non de Darwin. Alors, après plus de 12km de marche entre l’agence de location de la voiture et l’aéroport sous une chaleur caniculaire et avec nos sacs sur le dos, on prend au milieu de la nuit un premier avion pour Sydney. Une fois à Sydney, on enchaîne sur deux autres vols pour relier Sydney à Bangkok puis Bangkok à Singapour. À Singapour, on n’a pas d’autre choix que de passer la nuit dans l’aéroport, notre prochain vol n’étant que le lendemain matin. Bien sûr les aéroports sont ainsi faits : aucun endroit n’est réellement propice pour y passer la nuit. La seule alternative qu’on trouve est souvent un coin un peu plus calme avec des fauteuils. Mais, le sommeil n’est pas vraiment réparateur. Dans ces situations, on ne dort que d’un œil par crainte de se faire voler ses affaires.
Avec cette succession de vol et de confort précaire, on en vient à s’interroger sur ce qu’on fait là. Pourquoi s’infliger pareille chose ? Alors que tu pourrais être tranquille chez toi au fond de ton lit. Autant te dire qu’à ce moment-là on regrette d’avoir pris un billet d’avion tour du monde. Un simple avion de 3-4h nous aurait amenés directement de Darwin à Bali. Au lieu de passer 2 nuits et une journée dans les avions et les aéroports. D’un, tout cela n’est pas écologique du tout, et de deux, ce mode de déplacement plus ou moins figé ne colle pas avec notre besoin de pouvoir modifier notre voyage au gré de nos envies. Facile de dire cela une fois le voyage en cours. Mais avant de se lancer, difficile de budgétiser une telle aventure avec tous les aléas possibles. Alors, par sécurité, on avait plutôt privilégié le coût à la flexibilité. Enfin, tout cela est un autre sujet…
L’usure du voyage au long cours
En plus de ces problèmes purement logistiques, voilà déjà 10 mois qu’on voyage et une certaine usure commence à se fait sentir. L’envie de se poser commence à pointer le bout de son nez. Les milliers de kilomètres qu’on a enchaînés en une dizaine de jours en Australie n’aident sans doute pas. Puis, nos besoins n’ont de cesse d’évoluer au gré du voyage. Plus que de faire du tourisme, on serait finalement bien resté plus longtemps en Australie pour vivre une expérience différente comme faire du bénévolat ou travailler. Mais, le sort en a décidé autrement. Notre visa gratuit australien se terminait et il était impossible de le renouveler sur place sans un coût exorbitant. On a beau vouloir y échapper, il y a finalement toujours une contrainte qui est là pour orienter nos choix. La liberté est donc toute relative.
La réalité d’un pays
À l’aéroport de Denpasar, une fois notre visa temporaire en poche et nos bagages récupérés, il faut trouver une solution pour se rendre à notre hôtel. Comme on improvise au fur et à mesure de notre voyage, c’est bien souvent une fois sur place qu’on se confronte à la réalité du pays. Après l’Australie, on s’imaginait voyager en Indonésie comme des princes en raison du faible niveau de vie. Mais, la réalité est souvent un peu différente de l’idée qu’on s’en fait.
Et là, bienvenue dans la mafia du taxi ! Les tarifs pratiqués sont tout simplement exorbitants par rapport au niveau de vie local. Hors de question pour nous de contribuer à cette mascarade. Oui, c’est sûr cela aurait été tellement plus simple de monter dans un taxi et descendre à notre hôtel. Mais, c’est contraire à notre éthique de voyage et cela en devient une question de principe. On ne veut pas contribuer par nos actions à la flambée des prix auxquels les Balinais doivent ensuite faire face. Ce n’est pas parce qu’on est touriste qu’on n’a aucune responsabilité.
Malgré la fatigue et l’envie de se terrer dans un bon lit douillet, on est contraint de partir en quête d’une autre solution. Et autant te dire qu’en Indonésie c’est une grande partie de l’Aventure ! Dès que tu sors des sentiers touristiques ou des tours organisés, c’est le néant quasi total… On parvient quand même à trouver sur un blog l’existence d’un bus qui pourrait nous rapprocher de notre hôtel. Mais, avec aucun itinéraire et arrêt officiel clair… Bienvenue en Indonésie !
Quelques sièges à l’extérieur de l’aéroport sont censés marquer l’endroit où on doit attendre le bus. Pendant le trajet pour s’y rendre, inutile de te dire qu’on s’est bien fait harceler par les chauffeurs de taxi qui essayent de te convaincre que ce n’est pas possible d’aller dans le quartier de ton hôtel en bus. Mieux vaut être certain de son coup dans ce genre de situations, sinon il est facile de se faire avoir. On comprendra un peu plus tard lors de notre voyage que si le bus ne t’amène pas à moins de 2m de ta destination, on te dit que le bus n’y va pas ! Mais on peut marcher quand même ! Ce n’est pas 2-3 km de marche qui nous font peur !
Pour couronner le tout, on ne sait même pas les horaires du bus. Alors, on attend pendant plus d’une heure avec aucune certitude que celui-ci se présente un jour à nous. Un premier bus passe, mais ce n’est pas la bonne destination. Le deuxième c’est le bon. Youpi ! On n’a pas attendu pour rien !
Immersion brutale dans le tumulte indonésien
Le bus est seulement rempli de locaux et rien n’est fait pour faciliter la vie des touristes. Les arrêts ne sont pas indiqués ou annoncés. Heureusement, grâce au GPS, on parvient à se repérer et on descend à seulement 3 km de marche de notre hôtel. Mais, ce qu’on n’avait pas prévu, c’est que 3km dans Denpasar ne valent pas 3 km sur un sentier de montagne ! Cela prend beaucoup plus de temps avec l’absence de trottoirs, les trous, les tas d’ordures, les stands ou les scooters à éviter ! Pour traverser, c’est uniquement au pas de course et il faut profiter de la moindre accalmie dans le flux incessant de circulation… Mon expérience indienne se révèle utile, alors que pour Sandrine c’est une première. Le trajet jusqu’à l’hôtel est donc une vraie aventure en soi ! Sans oublier qu’avec le poids du sac sur le dos et la chaleur ambiante, on fond comme neige au soleil ! On préférerait être n’importe où à ce moment-là plutôt qu’au milieu de ce bordel à ciel ouvert… C’est la première fois qu’on ressent le blues du voyageur. Celui-ci arrive sans crier gare.
Dans les ruelles qu’on traverse, les locaux nous regardent avec un mélange de surprise et de curiosité. Clairement, ils ne sont pas habitués à voir des touristes se balader dans le coin et encore moins des touristes qui marchent avec un gros sac sur le dos ! On arrive épuisé à notre homestay, un petit hôtel tenu par des locaux en plein cœur de Denpasar, mais on est super content d’avoir relevé ce défi. L’hôtel est calme avec les chambres qui donnent sur une cour intérieure, cela fait un bien fou après le tumulte extérieur ! On retrouve aussi avec plaisir un confort dont on n’avait plus accès depuis 9 mois : douche chaude, matelas, électricité, draps et serviettes propres, etc. Pour nous, c’est le grand luxe et cela fait oublier un temps le lieu où on se trouve !
Réveil difficile…
Mais le réveil est difficile, les montagnes de Nouvelle-Zélande et le désert australien sont bel et bien derrière nous. Ce qui se présente devant nous ne nous ravit alors pas vraiment. Quelle idée nous est passée par la tête pour venir en Indonésie ? On rêvait de volcans, de rizières et de plages sauvages. Mais là, tout ce qu’on a le droit c’est au vacarme incessant, à la pollution et à la ville…
Maintenant qu’on est là, on n’a pas vraiment le choix. D’autant qu’il nous faut patienter deux semaines en ville pour effectuer les démarches d’extension de notre visa. On profite donc de ces premiers jours pour faire notre lessive et se reposer. Pour la première fois en 10 mois, on se transforme en ermites à se terrer dans l’hôtel et enchaîner les films. C’est comme-ci, on avait besoin de se créer une réalité alternative pour se sentir ailleurs, au moins pendant un temps.
Mais, nos dernières réserves de nourriture s’épuisent. Il faut bien sortir pour manger. Alors, tranquillement, on essaie de s’acclimater à ce nouvel environnement en explorant le quartier aux alentours de l’hôtel. Cela peut sembler bête à dire, mais il nous faut bien ça après les deux mois passés dans la solitude du désert Australien où nos rencontres étaient principalement animales ! Ici, le bruit et la circulation sont incessants à toutes heures de la journée. On passe du plaisir d’observer les feuilles des arbres bougées au vent à une sollicitation visuelle épuisante.
Absence de vraies rencontres
Nos déambulations sont l’occasion de s’initier à la cuisine locale et d’aller à la rencontre des locaux dans les quelques warungs (des stands de rue) qui jalonnent les alentours de l’hôtel. Sans aucune connaissance des prix pratiqués, on a le droit à l’habituelle inflation du prix spécial touriste. Seuls le temps et l’expérience nous le font réaliser, car il existe encore quelques endroits où les prix sont les mêmes que tu sois touriste ou pas. Mais, ce sentiment désagréable d’avoir l’impression de se faire avoir n’est pas fait pour nous réconcilier avec les lieux. Cela nous couperait presque l’envie d’acheter quoi que ce soit. Notre budget s’adapte au niveau de vie locale du pays alors il n’est pas vraiment envisageable pour nous de payer 2 ou 3 fois le prix réel des choses.
Pendant nos repas, quelques personnes osent venir nous aborder. Comme c’est plutôt rare de rencontrer des Balinais qui parlent anglais, on en profite. Mais, de fil en aiguille on se rend compte que c’est souvent intéressé. La personne finit par nous parler d’un magasin ou d’un membre de sa famille chauffeur de taxi. C’est frustrant cette difficulté d’établir de véritables relations, on semble plutôt vu comme des billets sur pattes que des êtres humains. C’est le genre de situations où tu touches du doigt le préjugé : blanc = riche.
Loin de nous l’idée de généraliser, nous avons aussi fait la rencontre de personnes avec le cœur sur la main. Comme ce Balinais qui nous avait interpellés en français dans la rue alors qu’on était en quête d’un fusible pour notre adaptateur universel. Il attendait ses enfants à la sortie de l’école et était fier de pouvoir échanger quelques mots en français. Il avait eu l’extrême gentillesse d’aller nous chercher des fusibles sans rien accepter en échange. C’était juste adorable !
Finalement, c’est une des premières fois en voyage où on se confrontait à ce type de situations. Celles où les locaux t’abordent, parfois de manière intéressée, parfois non. Aux premiers abords, on a tendance à se méfier. Mais, si on fait le bilan, on a parfois rencontré des gens très gentils comme d’autres fois des gens intéressés. C’est un équilibre difficile à trouver. Il faut être souriant et abordable, tout en restant vigilant. Au final, c’est assez fatigant parce que cela a tendance à parasiter les échanges avec les autres.
L’absence de liberté
On dit souvent qu’on se rend compte d’une chose lorsqu’on ne l’a plus. Cette période de transition et le mal du pays qui l’accompagne auront au moins eu le mérite de nous faire prendre conscience d’une chose. La liberté est un élément essentiel dans notre plaisir de voyager. Nous avons ce besoin viscéral de pouvoir explorer où et quand on veut. Ne pas être contraint de payer des taxis pour se déplacer, dépendre des horaires des bus pour aller à tel ou tel endroit, passer par un tour ou un guide pour gravir telle ou telle montagne. Les jours qui passent entre les rendez-vous au bureau d’immigration se transforment petit à petit en supplice. La difficulté de se déplacer dans la ville et son étendue rend l’exploration limitée. Très vite, on a ce sentiment d’être prisonnier dans notre homestay.
Alors, on décide d’organiser le reste de notre séjour en tenant compte de cet élément. On préfère vivre les choses de la manière dont on les aime ou ne pas les voir du tout. Pour la première fois, on est donc prêt à sacrifier d’aller dans tel ou tel lieu si le moyen de s’y rendre ne nous correspond pas.
Le passage entre l’Australie et l’Indonésie a été sans aucun doute la transition la plus difficile de notre première année de voyage. Se retrouver directement dans l’une des villes les plus peuplées d’Indonésie après plusieurs mois de solitude dans les grands espaces sauvages d’Australie a été un véritable choc. Pour la première fois, on a mis le doigt sur le choc des cultures et le mal du pays. Mais, cette phase de transition nous a permis de réaliser certaines choses par rapport à notre manière de voyager et notre besoin de liberté. Toute expérience est bonne à prendre surtout quand celle-ci permet de mieux se comprendre soi-même.
Et toi, as-tu déjà connu le blues du voyageur au cours de tes voyages ? N’hésite pas à nous raconter ton expérience dans les commentaires.
Merci pour votre partage d’expérience. C’est vrai que l’on parle peu du blues en plein voyage. On parle souvent de celui du retour, mais pendant…. ? Les gens ne semblent pas s’accorder le droit de dire “je voyage, mais j’en ai marre”. Comme si c’était indécent. Je pars en tour du monde l’année prochaine, alors je resterai en alerte et écouterai au maximum mes envies et me laisserai la “liberté” de ralentir le rythme 🙂
Merci Laurine pour ton commentaire :-). On te rassure, on a la même impression que toi, notamment dans le monde du blogging. Après, il est possible qu’en fonction des personnes et de sa manière de voyager, tout le monde ne ressente pas la même chose. Comme tu le dis, le principal est de s’écouter et de suivre ses besoins.
Au plaisir,
Pierrick et Sandrine
Hello les deux,
c’est cool d’avoir de vos nouvelles régulièrement, même si c’est en différé. On aura plein de questions à vous poser la prochaine fois qu’on se voit (sur le continent africain ou américain cette fois, on avait dit ;).
Beaucoup de choses changent, mais à voir pas les shorts de Pierrick (c’est le même sur les photos avant après non?) ^^
Durant notre tour, on a aussi vécu ces moments déconcertants à chaque fois qu’on a changé de pays. On a voyagé moins longtemps que vous, et moins en dehors de la civilisation, mais à chaque fois les premiers jours dans un nouveau pays sont pour ainsi dire “difficiles”. Il y a la beauté de la découverte bien sûr, l’attrait de l’aventure, l’euphorie devant l’incroyable création, mais aussi plus aucun repère, la confrontation à l’inconnu, pas toujours confortable, les fortes émotions de la découverte, on est complètement déstabilisé, déboussolé. Tout cela n’est pas si facilement gérable. Je dirais que si tu voyages en touriste, avec un bon paquet d’argent dans la poche, et que tu te fou bien de tes responsabilités et que tu restes gentiment dans la culture occidentale sans chercher à te confronter à la réalité des locaux, tu ne vis pas ces moments et émotions, et le changement de pays ne te fait ni chaud ni froid. Mais si tu cherches l’authenticité, le contact réel avec les locaux et la réalité de leur univers, alors effectivement, à chaque fois que tu bouges un peu, tu es confronté à ces premiers jours sur place, où tu en viens à te demander qu’est-ce qui a bien pu te venir à l’esprit de quitter le dernier endroit où tu étais bien.
Ensuite, après quelques jours, gentiment, on s’y fait, on s’adapte (c’est fou ce que notre corps et notre esprit s’adaptent vite si on se laisse surprendre. C’est plus dur en étant étroit d’esprit). On a changé en tout 11 fois de pays, et on a eu des changements plus durs que d’autres. On a eu un choc désagréable en quittant la Mongolie pour la Chine. Il faut dire qu’en Mongolie, on était resté 5 mois, un temps suffisant pour apprendre les rudiments de la langue et ne plus se faire arnaquer comme des touristes. On s’est presque (je dis presque) plus senti comme des étrangers là bas pendant quelque temps. En Chine, on a vu que les grandes villes, et on s’est fait pigeonner propre en ordre. C’était des moments assez difficiles. Après la Chine, on a atterri au Japon. Là, c’était une bouffée d’oxygène. Pas d’arnaque, une culture hyper respectueuse, on s’est presque (je dis presque ^^) senti comme à la maison (les Japonais et les Suisses partagent quelques valeurs : respect du calme et de l’espace vital, propreté, un certain accueil même s’il est commercial ;).
Après le Japon, qu’on a quitté après un mois sous deux mètres de neige, nous aussi on est allé à Denpasar, et son climat tropical (bonjour le choc climatique). Et comme vous, on n’a pas particulièrement apprécié ce temple de la consommation, pollué, bourré d’arnaques.
Nous aussi, on est allé à pied de l’aéroport à l’hôtel, qu’on a trouvé après bien des détours, et ce en pleine nuit (ce n’était pas terrible au niveau du sentiment de sécurité, mais pas trop mal au niveau chaleur. Il y avait aussi moins de chauffeurs de taxi, ils devaient être au lit ^). On a bien vite quitté Denpasar pour aller dans des coins plus perdus, même si c’est pas si facile à trouver sur cette île touristique. L’étape d’après, c’était l’Australie, puis la Nouvelle-Zélande, où on a eu la chance de se recroiser le temps d’une nuit de discussion. 😉
Pour nous, le passage de la Mongolie à la Chine a été le passage le plus difficile. On a aussi beaucoup appris de cette expérience, à savoir que le passage dans les villes n’est pas idéal, même si c’est un passage obligé (après, il y a ville et ville. Ulan Bator n’a rien de commun avec Pékin, qui n’a rien de commun avec Osaka. Il y a des villes plus agréables que d’autres).
De manière générale, on a compris que pour nous, le voyage qui nous convient le mieux est lorsque nous avons préalablement pris contact avec des locaux, lorsque nous sommes ensuite attendus chez des locaux, pour faire connaissance et/ou donner un coup de main de quelques manières que ce soit (Wwoofing, mission, aide diverse, etc). Cela permet d’entrer directement dans le pays, de se confronter à la culture, et d’être un peu coaché au début. On a fait cela plusieurs fois en cours de route (en Angleterre, en Mongolie, au Japon, en Australie, aux USA), c’était toujours très enrichissant, bien que le choc soit toujours présent. Ce sont ces rencontres qui constituent notre motivation profonde à voyager, avec les locaux, mais aussi avec d’autres voyageurs, comme vous.
Mais on a aussi remarqué que pour satisfaire notre besoin de liberté, après avoir été chez les locaux et avoir appris le fonctionnement du lieu, il s’agit de prévoir un temps de liberté pour aller où bon nous semble, sans contrainte.
On a été très jaloux de suivre votre traversée des pays du Nord, vos images d’aurore boréale sont magnifiques. C’est un de nos rêves de pouvoir aussi les admirer un jour. Ce sera avec les enfants du coup. 😉
On pense fort à vous, soyez béni !
Joaquim et Mélanie
PS : on n’a pas encore souvent mis de commentaire sur votre blog, mais pour la longueur, on s’est rattrapé avec celui-ci… Désolé ^^
non, je ne connais pas cet impair lorsque je prend la vie au large ! je ne suis qu’à mon second long-cours, aussi… il est utile d’améliorer notre vie de tous les jours de mouvement, au beau milieu de nos nouvelles habitudes, pour apprécier à sa juste valeur notre liberté !
bien à toi !
séba
Merci pour ton commentaire Seba, c’est toujours intéressant d’échanger nos ressentis avec d’autres voyageurs, j’avoue qu’on partage surtout les négatifs dans ce genre d’articles spécial confessions ;-). Je ne pense pas que ce soit le nombre de voyages au long cours qui rentre en jeu dans le fait que tu n’ait pas ressenti cela, il peut y avoir tellement d’autres facteurs : le rythme, l’état d’esprit dans lequel tu quittes un pays, etc. En tout cas, tu sembles t’être adapté à tes besoins pendant tes voyages. Quelles ont été tes destinations ?
On te rejoint aussi sur ce point : il faut savoir adapter son voyage… et parfois ralentir pour apprécier la liberté que l’on a (ce qu’on a appris à faire avec le voyage).
Au plaisir,
Pierrick et Sandrine
En vacances, j’ai visité la plupart des pays européens avec, comme extra, Israël, + précisément Eilat. Puis, 1 pose d 1 an, direction hôpital… chaise roulante… en réponse à cette mauvaise surprise, j’ai fais transformer ma maison en habitation avec appartement. Je pensais que des rentrées supplémentaires allaient assouvir ma soif d’absolu. Que nenni ! Peu de temps après, j’ai découvert le voyage en toute liberté, au soleil… direction le centre de l’Afrique, au Cameroun ! Ce pays m’a émerveillé ! Mais… j’y ai rencontré 1 orphelinat… des enfants… et ma vie a changé ! J’ai tout plaqué dans mon pays natal, pour être dans cet autre continent, près d’eux, pour veiller à leur réussite. Voila !
Bonjour,
Tu as pas mal vadrouillé on dirait! Ton histoire n’est pas facile et cela doit changer beaucoup de choses dans la manière d’aborder la vie. En tout cas, tu as l’air d’avoir trouvé un sens à ta vie et une place où tu te sens bien, c’est tellement important. On te souhaite de poursuivre ta mission et d’être heureux dans la vie. Au plaisir, Pierrick et Sandrine
Salut! Votre article n’est pas très récent, mais je le lis aujourd’hui car je pars bientôt en voyage en Asie quelques mois en famille… Et Bali fait partie de nos destinations.
J’ai souri quand j’ai lu le passage “ermite”dans votre hôtel car je l’ai vécu il y a quelques années en Inde avec mon compagnon 🙂 . On était dans une grand ville du Tamil Nadu, et on a passé plusieurs jours à mater des films (de bollywood pour le coup) sans vraiment sortir, sauf pour manger… C’était comme rentrer dans une grotte le temps de recharger les batteries… On n ‘avait pas changé de pays, cela faisait plusieurs mois qu’on voyageait en Inde, mais on était fatigués de ces grandes villes… On en avait juste marre trop savoir pourquoi… Et plus tard, ça nous est arrivé au Mexique aussi…
Pour conclure, je suis d’accord sur le fait que durant des voyages au long court, on a parfois des coups de blues et ça me semble bien normal (même si les gens restés au pays ne comprennent pas: “Mais comment ça, de quoi vous vous plaignez, vous êtes en voyages, le vie est belle tous les jours!!”). Je pense qu’il faut accepter ces émotions parfois, ça fait parti de l’aventure aussi, avec ses hauts et ses bas!
Bon cette fois, nous tentons l’expérience avec les enfants, alors ça va être encore une autre aventure!
Bonne continuation à vous sur les routes! Caroline
Bonjour Caroline,
Merci beaucoup pour ton partage d’expérience. On aime beaucoup l’analogie avec la grotte ;-). Même sans changer de pays, on comprend que voyager en Inde plusieurs mois peut être épuisant et que vous ayez besoin de cette grotte pour vous retrouver pendant quelques jours. Et puis, les films de Bollywood, c’est aussi une manière de découvrir la culture locale 🙂. ça fait du bien de voir des commentaires de voyageurs, qui peuvent vivre aussi la même chose dans un voyage au long cours.
Super votre projet, cela va être une sacré expérience et vous faire de beaux souvenirs en famille :-). Quel âge ont les enfants et quelles sont les destinations prévues ?
Au plaisir,
Sandrine
Bonjour!
Nos loulous ont 6 et 2 ans. Nous partons 2 mois en Thailande et 1 mois à Bali. Nous avons choisi des destinations qui nous semblaient “faciles” avec des enfants.
Nous avions l’habitude de voyager sans enfants, mais nous allons vivre une expérience différente je pense. Nos escapades en van en famille sont un avant goût de ce qui nous attend et je suis sûre que ça va être une belle expérience pour tout le monde. Nous sommes adeptes d’un voyage plutôt lent, nous aimons prendre le temps de vivre et de rencontrer les gens qui vivent là, cela devrait bien convenir au rythme des enfants. Ce qui est sûr, c’est que nous allons vivre un moment privilégié en famille, loin des contraintes du quotidien, et cela n’a pas de prix! 🙂
Merci pour tous vos articles sur Bali, il y a surement des infos qui nous seront utiles! 🙂
Caroline
Bonjour Caroline,
Oui c’est certains que cela va être une bonne expérience avec vos enfants, surtout si vous aimez voyagez lentement. Par rapport aux rencontres,il parait que de voyager avec des enfants facilitent les échanges avec les touristes et les locaux ;-). Ces destinations sont plutôt faciles, surtout à 4 où vous pourrez tout simplement prendre un taxi pour vous déplacer.
N’hésite pas si tu as des questions, je ferais de mon mieux pour te répondre. Sinon, profitez bien de ce break en famille ! 🙂
Au plaisir,
Sandrine
Merci pour ce post, nois lors de notre tour du monde en famille, le coup de blues a eu lieu après 2 mois et demi en polynesie et sur les iles marquises à une arrivée à Melbourne avec 20 degrés de moins et un mini camper van à partager à 4… Le retour en ville, le changement de langue, de nourriture etc…. Dur dur
Bonjour Marie,
Merci de partager ton expérience. C’est toujours intéressant à lire et cela peut aider d’autres voyageurs qui vivent la même chose. Il est effectivement fréquent que ce type de blues interviennent lors d’un changement de pays ou de mode de voyage pendant un long voyage. Le tout est de s’écouter et de prendre le temps de reprendre ses repaires. Parfois cela peut prendre quelques jours, d’autres fois plusieurs semaines. Chaque personne est différente. Au final, voyager au long cours contient son lot de jours AVEC et son lot de jours SANS comme dans n’importe quels vies et ses aléas. On a souvent tendance à l’oublier en assimilant ces expériences comme de longues vacances. Le tout est que ces phases de blues durent le moins longtemps possibles pour profiter au maximum de la chance de vivre cette expérience.
Pendant combien de temps aviez-vous voyagé et dans quel pays pendant votre tour du monde ?
Au plaisir
Pierrick
Ce sont des evenements un peu dans le meme esprit que les associations de voyageurs. Le temps d’un week-end, ils organisent une grande messe du voyage. La aussi, beaucoup de bonnes vibrations.
Effectivement je suis bien d’accord 🙂 !