Il n’y a pas que les célèbres dômes rayés orange et noir à découvrir dans le parc national de Purnululu en Western Australia. La section Nord du parc propose en effet un tout autre visage avec des canyons creusés dans la chaîne des Bungle Bungle et des palmiers qui grandissent à l’ombre des gorges. Après les 3 jours féériques passés à explorer les Bungle Bungle avec le trek de Piccaninny Gorge, on consacre une dernière journée à découvrir cette partie du parc.
Comme souvent dans ce genre de situation, il est difficile de s’enthousiasmer tout de suite pour autre chose après avoir vécu une expérience forte en émotion. Alors, on a trouvé cette partie du parc moins impressionnante. Mais, elle dispose toutefois d’un certain charme avec ses palmiers et ses falaises rougeoyantes qui justifient qu’on lui consacre un peu de temps. Une ou deux journées suffisent pour en faire le tour.
Echidna Chasm
Durée : 30-45 min / Distance : 2 km aller-retour / Difficulté : Facile
Cette randonnée mène à un canyon étroit (“slot canyon” en anglais) creusé dans la chaîne des Bungle Bungle. Au départ, le sentier navigue dans le lit asséché d’un ruisseau au pied de hautes falaises orange . Le constrate entre le bleu du ciel, les falaises orange et le vert des palmiers qui jalonnent le parcours est magnifique.
On finit par pénétrer dans un interstice de seulement quelques mètres de large entre les falaises. Au bout d’une centaine de mètres, on débouche dans une ouverture un peu plus large. Quinze personnes attendent ici face à nous, on a un peu l’impression d’arriver sur scène. Il faut dire que la brochure du parc conseille de visiter les lieux entre 11h et 12h30 lorsque le soleil est au zénith et que la lumière pénètre à l’intérieur du canyon. On est justement pile dans ce créneau horaire… Du coup, le charme des lieux s’envole un peu. Le temps de retrouver nos esprits, on s’aperçoit qu’un passage encore plus étroit au fond permet de poursuivre la randonnée. On ne se fait donc pas prier pour s’éclipser des lieux. Cette dernière portion de la randonnée est un peu plus sportive. Il faut tout d’abord escalader de gros rochers pour pouvoir poursuivre, puis grimper des échelles afin d’atteindre le véritable fond du canyon. À cet endroit, la hauteur des falaises est impressionnante, on se sent minuscule ! D’ailleurs, au sommet, on voit quelques palmiers dans un équilibre précaire. On croise les doigts pour que ceux-ci ne décident pas de venir faire un tour en bas pendant notre passage .
De retour à l’endroit un peu plus large du canyon, il y a encore du monde. Mais, le spectacle a désormais commencé. Un faisceau de lumière inonde le fond du canyon. C’est sympa mais les lieux ne sont pas très photogéniques et la présence d’autres personnes ne facilitent pas les choses. On lui préfère finalement le jeu de lumière près de la sortie, digne d’une affiche de cinéma d’un film de science fiction.
Mini Palms
Durée : 1h30-2h / Distance : 4,4 km aller-retour / Difficulté : Intermédiaire
Cette balade suit au départ le lit rocailleux asséché d’une rivière (une nouvelle fois), avant de s’enfoncer dans une gorge de plus en plus étroite. Dans la chaleur caniculaire de la mi-journée, on apprécie d’autant plus de se retrouver à l’ombre des falaises. En plus, le sentier est facile à part vers la fin où il faut crapahuter sur des rochers avant d’emprunter des escaliers en métal pour atteindre une plateforme. Celle-ci offre un point de vue surplombant l’entrée d’une grotte nichée au fond de la gorge. Le lieu n’a pas vraiment de charme. D’autant que l’accès à la grotte est interdit. On suppose qu’elle doit avoir une valeur sacrée pour les aborigènes ou qu’il s’agit simplement d’une question de sécurité. Il n’y a aucune explication sur place, alors mystère et boule de gomme…
Finalement, pour profiter un peu de l’endroit, on décide tout simplement de s’allonger sur la plate-forme pour se laisser bercer par les palmiers s’agitant au gré du vent au milieu des falaises orange. C’est aussi cela profiter de la nature, simplement prendre le temps d’observer l’environnement qui t’entoure, les bruits, les mouvements et les odeurs.
Homestead valley
Durée : 1h30-2h / Distance : 4,4 km aller-retour / Difficulté : Facile
La fin de journée approche déjà, mais on est trop curieux de voir à quoi ressemble cette Homestead valley. Alors, on suit encore une fois le lit asséché d’une rivière avant de pénétrer dans une sorte de vallée encerclée de parois rocheuses.
Le lieu n’a rien de particulier, et pourtant la magie opère sur nous. Le soleil se couche, parant les rochers d’une couleur rougeoyante. L’ambiance nocturne est petit à petit en train de recouvrir l’endroit avec le bruit des grillons en fond sonore. On est comme envoûté par l’atmosphère de tranquillité qui règne dans les lieux.
Mais pourquoi le lieu s’appelle-il Homestead Valley ? Homestead signifiant “ferme” en anglais. Une croyance locale laissait penser qu’une ferme se trouvait autrefois dans les lieux. Mais, aucune trace n’a été retrouvée pour avérer cette légende. On finit la randonnée dans la pénombre juste avant que les étoiles illuminent une à une le ciel. L’absence totale de pollution lumineuse dans un coin aussi isolé du monde, nous offre un spectacle à lui tout seul.
Camping de Kurrajong
La nuit noire a vite fait d’envelopper le parc. Du coup, parcourir les pistes en voiture dans l’obscurité n’est pas très prudent. Alors, malgré le fait qu’on a pas réservé d’emplacement, on décide de passer notre dernière nuit dans le camping de Kurrajong à proximité. À notre arrivée, on découvre une immense zone de camping quasiment vide, et surtout, on est surpris de voir des robinets d’eau un peu partout! On ne s’attendait pas à un tel luxe dans une zone aussi reculée et désertique ! Même si l’eau n’est potable qu’après traitement chimique ou ébullition, cela nous permet de remplir notre poche solaire et de prendre notre premiere douche depuis… oula il vaut mieux pas que tu le saches!
Stonehenge
Durée : 1h / Distance : 520 m boucle / Difficulté : Très facile
Au réveil, on ne s’attarde pas trop dans le camping pour partir petit-déjeuner au point de vue Stonehenge et profiter au maximum de nos derniers instants dans le parc. Ce point de vue discret au bord de la piste nous avait intrigués la veille lors de notre passage. On était un peu sceptique, car on est loin des falaises. Mais en fait, l’intérêt des lieux ne se trouve pas vraiment dans le panorama.
Tout au long de la boucle sont dissiminés des panneaux explicatifs qui permettent de s’immerger dans la culture aborigène, notamment sur leurs utilisations des arbres et des plantes. Parfois, pour leurs vertus médicinales comme le Northern Sandalwood qui servait contre la grippe. D’autres fois pour empoisonner les poissons ou pour en faire un filet de pêche comme le Spinifex. Ou encore, pour la fabrication d’instruments de musique comme le célèbre Didgeridoo avec l’arbre “Silver Box”.
Les aborigènes se nourrissaient également de ce qu’offrait la nature comme le cabbage palm ou le Black Speargrass surnommé la “canne à sucre du bush”. On goûte avec curiosité ces aliments. C’est dommage et triste de se dire que ces traditions sont sans doute en train de disparaître avec l’influence de la société moderne. Une plante ne vaudrait-elle pas mieux qu’un chewing-gum produit industriellement ?
Kungkalanayi Lookout
On termine notre exploration de Purnululu par ce point de vue à 360o sur la chaîne de montagnes des Bungle Bungle et les environs. Le panorama permet de prendre conscience de l’isolement du parc, car on ne perçoit aucune trace de vie à l’horizon.
Toute la plaine est parsemée d’arbres dont le vert tranche avec le jaune de l’herbe et l’orange des falaises. On aperçoit même de ci de là d’immenses termitières. Devant ce paysage, la tentation de faire durer encore un peu le plaisir est là. Mais, d’autres aventures nous attendent…
Sortie du parc
Il est temps de reprendre la route, enfin la piste infernale… pour pouvoir la faire sous la lumière du soleil. On se fait seulement une frayeur lors du passage d’une rivière. Une fois au milieu de l’eau, la voiture n’avance plus. Mais, pourquoi ? On est bloqué ? Pierrick a beau accéléré, rien y fait. Très vite, on se rend compte que le levier de vitesse est sur Neutre au lieu de Drive avec le mode Low-Gear … Alors on a réussi à descendre jusqu’à la rivière comme c’est en pente, mais pas moyen pour la montée. Oufff… soulagé, Pierrick change de mode et cette fois c’est reparti pour de bon jusqu’à retrouver la route goudronnée. Celle-ci nous apparaît alors bien monotone après tant d’aventures !
Notre avis
On trouve que cela vaut la peine de passer au moins une journée dans la partie nord du parc national de Purnululu. Certes, les lieux ne rivalisent pas avec la magie des dômes en forme de ruches d’abeilles de la section sud, mais le paysage a un charme indéniable avec les falaises orange et les palmiers qui pullulent à l’ombre des gorges. On a une préférence pour la randonnée dans le canyon étroit de Echidna Chasm et la tranquillité de la Homestay valley en fin de journée. Sans oublier la petite boucle initiatique à la culture aborigène de Stonehenge.
Si tu es curieux d’en savoir plus sur notre exploration des Bungle Bungle et le trek de Piccaninny Gorge dans la section sud du parc national de Purnululu, on te raconte cela en détails dans l’article Purnululu : Exploration féérique des Bungle Bungle.
Mais que c’est BEAU ce canyon rougeoyant avec des palmiers au fond ! ça me rappelle les wadis d’Oman. Je trouve ça sublime et je note précieusement !
Salut Ariane,
Cela nous fait super plaisir de voir que tu t’intéresses à nos articles et à notre blog !
Ce parc dans la région isolée des Kimberley fait incontestablement partie de nos coups de cœur de l’Australie . Encore peu connu et fréquenté, c’est un endroit féérique notamment avec les bungles bungles de la section sud du parc (https://www.wonder-trip.com/purnululu-bungle-bungle/). Rien que d’y repenser, on a envie de se téléporter là bas !