Après avoir lézardé sur les plages sauvages et paradisiaques de Cape Arid, Cape Le Grand et d’Esperance, on décide de varier un peu les choses. Nos chaussures de randonnées commencent à s’ennuyer dans la voiture! Du coup, on t’emmène direction le parc national de Fitzgerald River à 220 km à l’ouest d’Esperance. Et, plus particulièrement dans la section Est du parc qui offre de belles opportunités de randonnées.
Après une nuit agitée dans le van en raison d’une méchante tempête de vent, on est un peu supris de découvrir à notre arrivée un lieu étrangement calme. Sans doute que le début de la saison hivernale n’y est pas étrangé. Pour nous, c’est tout bonus, on va pouvoir explorer les lieux sans la foule.
Culham Inlet
Le premier point d’intérêt est Culham Inlet, un bras de la rivière qui forme un lac. Cela doit être un endroit propice à la pêche, car un local profite des lieux avec sa canne à pêche. La météo nuageuse transforme le lac en un véritable miroir dans lequel le mont Barren se reflète. C’est justement notre prochaine destination.
East Mount Barren Summit Trail
Durée : 1h30-2h / Distance : 2,6 km aller-retour / Difficulté : Intermédiaire
Cette randonnée permet d’atteindre le sommet du mont Barren qui culmine à environ 300 m. Ouh la la, ça ne rigole pas . Il faut dire que pour un pays aussi plat que l’Australie, la moindre colline ressemble à une montagne. Un sentier aménagé monte progressivement juste en dessous du sommet. Ensuite, on doit se faufiler entre les rochers et les arbustes pour finir l’ascension. Le panorama au sommet est agréable, mais pas vraiment impressionnant. Il faut dire qu’après plusieurs mois de randonnées en Nouvelle-Zélande, on est devenu exigeant ! Seule la forme des rochers activent notre créativité.
Mais, l’intérêt du parc est ailleurs, il s’agit de l’une des réserves botaniques les plus importantes d’Australie. On trouve dans le parc pas moins de 15% des espèces végétales répertoriées dans tout l’état du Western Australia avec 1883 plantes identifiées dont 75 qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Les animaux qui peuplent le parc ne sont pas en reste avec 22 espèces de mammifères, 41 espèces de reptiles, 12 espèces de grenouilles et plus de 200 espèces d’oiseaux dont des spécimens rares. Au regard de l’importance de cette faune et flore pour le patrimoine mondial, le parc a été reconnu par l’UNESCO comme une réserve de la biosphère et toute la partie centrale du parc est inaccessible pour protéger son environnement.
On prend donc plaisir à observer la faune et la flore qui nous entourent comme ces arbres avec des sortes de pommes de pin en forme d’essaim d’abeilles ou bien la jolie plante Hakea avec ces feuilles allant du rouge au jaune. On s’amuse également à observer les allers et retours des lézards sur les rochers. Certains sont tellement gros qu’on met un certain temps à les différencier d’un serpent.
Cave point Lookout
Le point de vue de Cave point permet de voir le plateau rocheux plonger à pic dans l’océan avec en toile de fond le mont Barren. Ici, l’érosion a fini par sculpter comme des lames de roches au milieu desquels on peut observer de petits bassins naturels. Prendre le temps d’observer cette immensité immobile à l’horizon s’animer une fois au bord de la côte apporte une sorte de paix intérieur. On paraît alors tellement petit et peu de choses dans ce vaste monde. C’est comme si le mouvement perpétuel des vagues extirpait petit à petit de notre esprit toutes les choses qui nous hantent la journée. Une séance de méditation gratuite qui permet de revenir à l’essentiel, de se recentrer sur le présent avec le bruit des vagues et le vent qui effleure le visage.
Sur le chemin du retour, on croise un kangourou qui mange tranquillement des broussailles en cette fin d’après-midi. Notre arrivée ne l’a pas effrayé. Bien au contraire, il se rapproche petit à petit au point de n’être qu’à 2 ou 3 mètres de nous. On perçoit alors clairement la différence avec les wallabies : leur queue et leurs pattes sont bien plus grandes ! Quand il se redresse, il doit bien frôler les 1m70. L’espace d’un instant, on retombe en enfance : on s’émerveille simplement à observer ces animaux aller et venir en toute liberté devant nous. On touche du doigt cette symbiose de l’homme avec la nature que notre société moderne nous fait doucement mais sûrement perdre.
Le coucher de soleil au milieu du parc avec les ombres des Hakea finit de donner à l’endroit un côté mystique. Cette plante qui est l’emblème du parc à la forme d’un cactus, mais les épines laissent place à des feuilles dont la couleur évolue du rouge au jaune en passant par l’orange. Avec le soleil qui baisse à l’horizon, les ombres des hakea se transforment alors en silhouette immobiles et éparpillées sur la plaine. C’est à la fois flippant et fascinant!
Hakea walk trail de Hamersley Inlet à Quoin Head
Durée : 8-10h aller-retour / Distance : 28 km environ aller-retour / Difficulté : Intermédiaire / Départ : Hamersley Inlet picnic area
Pour cette deuxième journée dans le parc, on se lance dans le défi du Hakea walk trail. Cette randonnée côtière de 46,8 km se fait normalement sur 2 jours. Mais, on a volontairement décidé de ne pas faire la première section entre Cave Point et Hamersley Inlet pour se concentrer sur la partie qui paraît la plus intéressante. Soit 28 km aller-retour à la journée jusqu’à Quoin Head. Cela nous semble possible (et suffisant) comme le dénivelé est peu important.
Hamersley Inlet et sa plage
Depuis le parking, le sentier longe le bras de la rivière qui forme presque à cet endroit un lac. D’ailleurs, en ce matin, l’eau est un véritable miroir du ciel, le tout entouré d’une nature totalement intacte !
Une fois sur la plage, on peut traverser la rivière sans encombre. Parfois, en fonction des marées et de la pluie des derniers jours, la hauteur de l’eau est telle qu’il est impossible de poursuivre plus loin. On est chanceux, car autant dire qu’on avait rien vérifié avant de venir!
La plage de Hamersley retient notre attention avec ses formations rocheuses ressemblant à des lames sortant du sol. On est complètement seul à arpenter les lieux. Alors, ces lames de roches noires et le temps nuageux donne une ambiance de fin du monde.
Whalebone Coast
Après la plage, on remonte sur la falaise en longeant la côte pendant un long moment. D’ici, on peut clairement apercevoir le grapillage progressif de l’océan sur la côte comme à Whalebone Cove. C’est comme si la terre était progressivement découpée et avalée par l’océan. Le réchauffement climatique et la hausse du niveau de l’océan accélérant le processus.
C’est aussi l’occasion de déambuler au milieu de la faune essentiellement constituée d’arbustes et de végétation basse. En ce début d’hiver, on est surpris par le florilège de fleurs qu’on rencontre. Certaines fleurs rappellent des épis de maïs, d’autres les radis ! La variété des formes et des couleurs est tout simplement exceptionnelle. Le parc n’a pas usurpé son classement en réserve de la biosphère.
Whalebone Creek
Après plusieurs kilomètres, on atteint le point de vue de Whalebone Coast sur une jolie petite crique rocheuse. C’est le moment que le soleil choisit pour sortir des nuages et mettre en valeur le bleu de l’océan.
Quelques centaines de mètres plus loin, on descend au niveau du camping rustique de Whalebone Creek. Concrètement, il y a peu de place pour poser une tente, mais il y a un large abri bien conçu pour poser son matelas et dormir à l’abris des éléments. C’est un bel endroit pour dormir au milieu de la nature.
Quoin Head
Il nous reste encore 4-5 kilomètres de marche avant d’atteindre le terminus de Quoin Head. À partir du camping, le sentier monte légèrement en s’enfonçant un peu plus dans les terres. Du coup, les points de vue ne sont pas exceptionnels. La nature est bien plus spectaculaire une fois arrivés au promontoire de Quoin Head. Celui-ci nous offre une nature complètement vierge et sauvage au pied de l’avancée rocheuse de Quoin Head. L’eau de la plage est tellement bleue qu’on dirait de la gélatine en mouvement (non non, je ne suis pas en manque de bonbons) ! Le luxe, c’est qu’on a le lieu rien que pour nous ! Alors, on passe bien une bonne heure à profiter du paysage et à lézarder au soleil.
N’ayant rien prévu pour bivouaquer, il nous faut maintenant refaire les 14 km en sens inverse ! Et comme le dénivelé est quasiment inexistant, il faut prévoir autant de temps qu’à l’aller (4-5h) ! Ce sera long, très long. Heureusement qu’on croise quelques animaux comme des kangourous pour nous divertir et qu’on assiste à un somptueux coucher de soleil.
Une fois n’est pas coutume, on finit la randonnée de nuit avec la lumière de nos téléphones. On a la chance que l’Australie ne comporte pas d’animaux dangereux…. ah ben si…. On arrivera sain et sauf, mais non sans une petite montée d’adrénaline lors de la traversée de la forêt.
Notre avis
On a apprécié ce parc en cette saison (mois de mai) pour sa tranquillité et l’observation de sa flore exceptionnelle. La randonnée de Hakea offre l’occasion de découvrir une partie totalement sauvage du parc. L’été, la baignade doit être agréable dans les différentes plages le long du trek. Le point d’orgue du sentier est clairement le terminus de Quoin Head avec sa superbe plage sur laquelle il y a peu de chance d’y avoir foule, car le lieu est seulement accessible à pied (la piste de 4×4 ayant été fermée jusqu’à nouvel ordre). C’est une belle occasion de se retrouver seul dans la nature complètement sauvage : into the wild ! On recommanderait de faire la randonnée sur 2 jours avec bivouac dans le camping gratuit pour vraiment profiter des lieux et s’éviter un retour de nuit.
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