Avant de partir à la découverte de la région du Gobi, on marque un dernier arrêt en terre civilisée dans la ville de Kharkhorin (Karakorum) et son temple Erdenet Zuu. Au premier abord, cette ville à l’architecture russe est tout à fait anodine et sans intérêt. Pourtant, elle cache un glorieux passé dont il subsiste encore quelques traces aujourd’hui.
Utilisons la Delorean pour remonter dans le temps jusqu’au milieu du 13e siècle. À cette époque, Kharkhorin connaît son heure de gloire en tant que capitale de l’empire mongol. L’empire mongol s’étend alors sur une grande partie de l’Asie et de l’Europe de l’Est. Cette gloire ne dure qu’une quarantaine d’années. Ensuite, la ville connaît un déclin irrémédiable jusqu’à être abandonnée en raison de l’éclatement de l’empire mongol et du déplacement de la capitale à Beijing. Puis, elle est même détruite par des soldats mandchous en 1388.
Toutefois, n’espére pas retrouver la gloire du Moyen-âge lors de ta visite, car rien ne subsiste de l’ancienne ville de Kharkhorin à part quelques reliques archéologiques ! Le seul moyen de prendre la mesure de cette époque est de se rendre au musée de la ville. Ce petit musée ultra moderne (compte 5000 tugriks pour l’entrée soit 2-3 euros) fournit une excellente présentation des recherches archéologiques et de l’histoire de la ville. Il s’agit, de notre point de vue, de l’un des trois meilleurs musées pour appréhender l’histoire de la Mongolie ! Il est possible d’y profiter d’une visite guidée en anglais pour mieux comprendre les artefacts exposés pour la plupart datant du 13e et 14e siècle (poterie, outils, gravure, etc.). Mais ce que l’on a le plus aimé pour notre part, c’est la reproduction en modèle réduit de la ville de Karakorum avant sa destruction.
Cette reproduction a eu un écho particulier dans notre esprit. On pouvait y voir des églises chrétiennes, des mosquées et des temples bouddhistes cohabiter. Tout ce petit monde vivait en harmonie dans le respect des croyances de chacun. Au Moyen-âge, en Europe on est encore loin d’avoir une telle ouverture d’esprit… et même encore aujourd’hui. Une telle tolérance pour l’époque est vraiment avant-gardiste ! Les Mongoles ont bien des choses à nous apprendre !
Au 16e siècle, tout ce qui restait de la ville a été utilisé pour aider à la construction d’un gigantesque monastère appelé « Erdenet Zuu ». Ce monastère était alors le premier monastère bouddhiste en Mongolie et il constitue la principale raison de notre venue.
Le monastère a eu lors de son apogée une centaine de temples et abritait plusieurs centaines de moines. Puis, le monastère a connu des périodes successives d’abandon et de prospérité jusqu’à être définitivement abandonné suite aux purges soviétiques des années 30. À cette époque, tous les temples du monastère à l’exception de trois ont été détruits.
Le temple a pu rouvrir en 1965 en tant que musée seulement. Puis, avec l’effondrement de l’empire communiste et la restauration de la liberté religieuse, il est redevenu un lieu de culte actif au début des années 90.
L’entrée dans l’enceinte du monastère est gratuite. Seule la visite des trois temples du monastère, dédiés aux 3 étapes de la vie de bouddha : l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte, est payante. Il est possible d’opter pour une visite guidée avec un guide anglophone (en sus d’un supplément sur le billet d’entrée). Ce que l’on recommande tant elle apporte un éclairage sur la religion bouddhiste et les nombreux artefacts présents.
Par ailleurs, le monastère est entouré d’une magnifique et immense enceinte fortifiée blanche agrémentée à intervalle régulier d’un stupa : 108 pour être exact . Non, je ne les ai pas comptés, mais alors pourquoi ce nombre me direz-vous ? Tout simplement, car ce nombre est sacré pour les bouddhistes. Le « must » reste sans aucun doute de pouvoir les admirer au lever ou coucher du soleil. Chose à laquelle nous n’avons pas eu la chance d’assister, car les nuages ont fait leur apparition ce soir-là.
On se retrouve prochainement dans la solitude de la région du Gobi avec la vallée envoûtante du monastère Ongiin Khiid et les formations rocheuses de Flaming Cliffs ! Mais avant cela, n’hésite pas à partager ton avis en commentaire.
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