Perdu au fin fond du sud-est australien, il existe encore un petit coin de paradis sauvage. Il s’agit du parc national Croajingolong avec ses plages vierges, ses forêts tropicales, ses dunes et ses animaux sauvages. Ce parc est reclus à environ 450 km à l’est de Melbourne et 500 km au sud de Sydney. C’est pourquoi il est encore épargné du tourisme de masse. Ce qui n’est pas pour nous déplaire bien au contraire !
Le parc s´étend sur plus de 100 km de côte et 80 km à l’intérieur des terres (superficie totale de 880 km2). On ne croise donc pas foule à chacun des points d’intérêts. Comble du bonheur, la région offre de magnifiques spots de camping qui constituent des points de départ idéaux pour randonner ou observer la faune et la flore locale. C’est l’expérience australienne comme on l’imagine dans nos rêves ! On vous invite à découvrir ce vrai coup de cœur de notre séjour en Australie !
En chemin pour le parc national Croajingolong…
Du parc national de Morton à celui de Croajingolong, il y a plus de 300 kms. Alors pour couper la route, un petit détour pour s’approcher de la côte au niveau de la ville de Dalmeny est une bonne idée. La récompense est de jolies plages propices à la baignade et au surf. Malheureusement pour nous, le temps était maussade alors on s’est contenté de profiter de la beauté des lieux.
Puis, 80 km plus bas, il y a le parc national de Mimosa Rocks. Ce petit parc national, à l’échelle de l’Australie , offre une nouvelle fois de jolies plages. Mais, manque de chance pour nous, une nouvelle fois le temps est plutôt grisâtre en ce printemps australe. Alors, pour être honnête nous n’avons pas été émerveillé par l’endroit. Les lieux doivent avoir plus de charme sous un beau soleil qui permettrait également la baignade.
Après nous y être dégourdit les jambes une demi-journée, nous décidons de poursuivre les derniers kilomètres qui nous sépare du parc national Croajingolong. Nous avons été conquis par ce parc au point que nous y avons passé 4 jours. Voici ce que nous avons pu y faire.
Quoi faire dans le parc national Croajingolong ?
Admirer la vue depuis le sommet du pic Genoa – Genoa peak
Distance : 1.5km aller-retour
Durée : 2 heures
Difficulté : 2/5
On débute notre découverte du parc national Croajingolong par la randonnée du pic de Genoa. Cette randonnée est accessible par une piste en terre de 8 km à partir de la Princes Highway. Depuis le parking, la randonnée monte progressivement dans la forêt pour arriver à un premier point de vue qui surplombe la forêt d’eucalyptus. Sur le chemin, on fait la rencontre d’un lézard de couleur noir. C’est fou comme les reptiles s’adaptent à leur environnement pour survivre !
Après quelques mètres supplémentaires, la pente devient plus raide pour se terminer par un escalier en métal afin d’atteindre une plate-forme au sommet du mont Genoa. Du bas, on dirait une fusée transparente, attention prêts pour le décollage…un, deux, trois, partez ! On débarque alors sur une superbe vue à 360 degrés entre forêt, côte et océan qui vient récompenser une randonnée facile et agréable.
Comme la randonnée n’est pas très longue, on décide de revenir y observer le coucher de soleil le lendemain.
Rechercher les koalas sur la promenade de Double Creek
Distance : 1km – boucle
Durée : 20 – 30 minutes
Difficulté : 1/5
Cette boucle, sur la route pour Mallacoota, permet de se promener dans la forêt d’eucalyptus. C’est justement l’habitat des koalas dont les feuilles d’eucalyptus constituent la base de leur régime hypocalorique. Des pontons ont été aménagés pour faciliter l’exploration des lieux. C’est donc plus une promenade familiale qu’une véritable randonnée.
Malheureusement, nous n’aurons pas la chance de voir de koalas. D’autant que cela n’est pas facilité par leur tendance à se cacher dans les arbres en restant immobile à dormir une majeure partie de la journée. En effet, en raison de leur régime alimentaire, peu calorique, ils préservent au maximum leur force. Ainsi, le moment privilégié pour les voir est plutôt la nuit quand ils se déplacent pour se nourrir.
Observer la faune locale à Mallacoota
La petite ville de Mallacoota a bien du charme, non pas pour son centre-ville, mais pour son environnement. Elle est située au bord d’une large anse qui est propice à l’observation des oiseaux notamment des pélicans. Sur les pontons près de l’ancien office de tourisme, il est également possible d’apercevoir des otaries se prélasser au soleil. Pour prendre le temps de profiter les lieux, il est possible de se promener tout le long de la côte jusqu’à Bastion Point (rampe pour bateaux).
Observer le lever de soleil et les baleines depuis Quarry beach
La plage de Quarry est connue pour ses rochers striés et colorés d’où elle tire son nom. Mais c’est aussi une plage parfaite pour la baignade et comme ses voisines, elle est bien orientée pour voir le lever du soleil. Nous y sommes passés en fin d’après-midi d’abord, puis conquis, nous avons décidé d’y retourner le lendemain à l’aube.
Quelle bonne idée nous avons eu ! Seuls sur la plage, on a pu profiter non seulement d’un joli lever de soleil et des couleurs sur les rochers.
Mais, on a aussi eu le droit à une belle surprise. En scrutant l’océan lors de la séance photo, Pierrick a vu des choses qui bougeaient sur l’eau… En y regardant d’un peu plus près, il s’agissait d’une ou plusieurs baleines à bosse ! On a eu le droit à un véritable festival de sauts !
Le petit matin est justement le moment propice pour les observer. Mais on a eu une chance incroyable, car on est à la fin de la période de migration qui s’étend de mai à novembre. C’est vraiment le genre de moment magique qui te fait aimer voyager !
Paresser sur Secret beach
La plage de Secret beach est sans doute la meilleure plage du coin pour flâner au soleil et se baigner dans la quiétude des lieux. D’autant plus que la plage est accessible après une courte marche à pied. Enfin, un rocher en forme de pyramide à l’une de ses extrémités finit de lui donner du charme.
Explorer la côte sauvage de Seal Creek
Distance : 6km aller-retour
Durée : 2 heures
Difficulté : 2/5 (Traversée de crique)
Il est possible d’explorer la côte sauvage du parc national Croajingolong à travers cette randonnée de 6 km qui permet de relier la plage de Shipwreck à la crique de Seal (Seal creek). Rapidement, pour poursuivre, il est nécessaire de traverser une rivière. Par chance, ce jour-là, l’eau n’est pas très haute, mais il faut tout de même retirer les chaussures. Encore une fois, les lieux ne manquent pas de charme avec cette grande étendue de sable et en arrière-plan la végétation verdoyante. La solitude des lieux nous donne le sentiment d’être des Robinson Crusoé modernes.
Après avoir longé la plage de Shipwreck sur plusieurs centaines de mètres, le sentier revient sur les hauteurs de la côte. Le chemin sillonne entre les herbes hautes et la forêt. C’est le paradis des serpents ! On ne dit pas ça pour rien, car c’est deux ou trois serpents noirs de 2-3 cm de diamètres et plus de 1 m de longueur qui ont traversé devant nous en l’espace de 2 km ! Heureusement, ils ont plus peur que nous et déguerpissent dès qu’on approche.
Tout cela nous mène à l’objectif de notre balade : la plage de Seal Creek. À l’arrivée, une petite rivière se jetant dans l’océan nous coupe le chemin. Sa couleur noire ne nous donne pas trop confiance de traverser pieds nus. Alors, on cherche un passage plus loin et on finit par traverser sur des troncs d’arbres.
On prend le temps d’explorer la plage et notamment ses formations rocheuses qui créent de véritables piscines naturelles. Pour explorer la côte rocheuse, il faut parfois user de stratégies pour ne pas se mouiller les pieds entre chaque vague ;-). La transparence de l’eau est impressionnante. Dommage que l’eau soit encore si froide en ce début du printemps, car on aimerait bien y prendre un bain. Puis, à certains endroits, le vert fluo des algues semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. Ce coin du parc vaut en tout cas le détour pour sa nature vierge et sauvage.
Faire un jogging jusqu’au lac Elusive
Distance : 6km aller-retour
Durée : 2h
Difficulté : 1/5
Le lac Elusive est noté comme point d’intérêt dans les brochures du parc. Alors, on a décidé d’y aller faire un tour. On ne va pas passer par 4 chemins : c’est une déception. En bref, il s’agit d’une balade dans la forêt qui mène jusqu’au lac. La promenade en soi n’est pas désagréable, mais n’est déjà pas d’un grand intérêt. Et puis normalement, le sentier débouche sur une petite plage de sable, mais la pluie de ces derniers jours fait que le niveau de l’eau est très haut. Du coup, le sentier s’arrête brutalement dans l’eau, sans véritable accès ou vue digne de ce nom sur un lac de toute façon quelconque. Sa seule particularité est qu’il n’y a pas de rivière qui l’alimente ou le vide. En effet, son niveau dépend uniquement de la pluie et des réseaux d’eau souterrain. Alors, pour les voyageurs au long cours avec du temps, pourquoi ne pas y faire un tour pour son jogging matinal, sinon on ne le recommande pas vraiment l’endroit.
Observer les otaries à Fly Cove
Distance : 3km aller-retour
Durée : 1h30
Difficulté : 1/5
L’accès à cette partie du parc se fait par une route non goudronnée de 36 km (West Wingan) depuis la Princes Highway. Il est donc important de vérifier la météo, car la voie peut être fermée dans certaines conditions. La route se termine au parking visiteur du camping de Wingan Inlet. Le point d’intérêt principal de la plage de Fly Cove est une vue sur « the Skerries », une île rocheuse, habitat d’une colonie d’otaries à fourrure d’Australie et de Nouvelle-Zélande.
Au départ, le sentier s’enfonce dans la forêt avant de longer le bras de la rivière sur des pontons en bois pour rester au sec. À cette période, l’eau est encore haute. Lorsqu’on arrive sur la plage, la pluie se met à tomber. Cela nous contraint à nous abriter sous les arbres en attendant que cela passe. Une fois l’orage passé, on découvre une grande plage de sable blanc avec un bras de rivière qui se jette dans l’océan. La plage est bordée par de petites dunes qui constituent l’habitat de nombreux oiseaux en danger d’extinction qui viennent pondre la saison venue. Par précaution, on ne marchera donc pas dans les dunes ou à proximité.
Malgré le temps maussade, on peut tout de même apercevoir le fameux « the Skerries » et plusieurs dizaines d’otaries dispersées sur les rochers. Dommage que l’on n’ait pas avec nous des jumelles, car le rocher est quand même à bonne distance. Après, le vent et la pluie ne nous incitent pas à flâner très longtemps dans les parages.
Explorer les dunes de la rivière Thurra
Distance : 4km aller-retour
Durée : 2h
Difficulté : 2/5
Dans la partie ouest du parc, il est possible d’explorer de grandes dunes de sable. Ces dunes culminent à 30 mètres au-dessus de la rivière Thurra. Le sentier commence au camping et serpente entre la végétation avant d’arriver à une grande étendue de sable. À partir de ce point, le sentier n’est plus marqué. Il faut donc avoir un bon sens de l’orientation.
Comme on aime bien ce genre de défi, on se lance dans une exploration des lieux. On se surprend encore à s’émerveiller devant les vagues de sable créées par le vent. Au sommet de cette grande étendue de sable, on jouit même d’une vue sur la rivière Thurra.
La réserve du phare de Point Hicks
Distance : 4.5 km aller-retour
Durée : 1h30
Difficulté : 1/5
Nous terminons notre découverte du parc national Croajingolong par la réserve du phare de Point Hicks. Une randonnée permet d’atteindre le phare et l’ancienne maison du gardien reconvertie en chambre d’hôte. Ce secteur a bien du charme avec son phare face à l’océan et ses côtes déchiquetées recouvertes de fleurs en cette période. On passerait bien la nuit ici, mais le prix laisse rêveur… S’asseoir sur les rochers face à l’océan pour méditer sur notre existence est par contre totalement compatible avec notre budget. Pour les plus motivés, une extension est possible.
Distance : 1.5 km aller-retour
Durée : 1h
Difficulté : 1/5
Un sentier permet de longer la côte depuis le phare et d’atteindre un joli point de vue depuis lequel on peut observer les restes de l’épave du SS Saros ayant donné son nom à l’endroit. Le chemin se poursuit pour atteindre la plage de West où l’on peut également voir les vestiges de l’ancienne jetée qui était utilisée pour approvisionner le phare. C’est pour nous l’occasion de faire une belle rencontre. Au détour d’un rocher, Pierrick se retrouve nez à nez avec une otarie qui lui barre la route. Assise au milieu de la plage, elle ne montre pas l’envie de bouger. Pierrick en profite pour faire quelques photos et à force de s’avancer, l’otarie finit par se jeter à l’eau.
D’ailleurs en parlant d’animaux lors du trajet pour venir dans cette partie du parc, Pierrick est surpris par une « branche » au milieu de la route, puis par une autre qui se redresse soudainement. Sont-elles habitées par le diable ? Pour en savoir plus, on décide de s’arrêter au retour à cet endroit pour constater qu’en réalité on a fait un “strike” et roulé non pas sur des branches, mais sur deux énormes serpents noirs. Grrr, on n’aurait pas aimé les croiser à pied !
Notre avis
Le parc national Croajingolong est un de nos coups de coeur de notre voyage dans l’Est Australien. Varié, immense, sauvage et peu fréquenté, il offre de quoi s’occuper sur plusieurs jours entre les randonnées, les plages et l’observation des animaux. On a passé 4 jours à arpenter les différentes sections du parc des dunes aux plages en passant par la forêt d’eucalyptus.
Malheureusement j’ai tracé ma route tout droit sur le Prince Highway à ce niveau là car je n’avais pas trouvé d’article sur ce parc national avant mon voyage en Australie ! Du coup je regrette un peu quand je vois toutes les merveilles que j’ai raté. Est ce que le parc est accessible aux véhicules standards ou faut il un 4*4 ? (Malheureusement je trouve que dans la plupart des parcs nationaux australiens on ne sait jamais trop à quoi s’attendre en terme de revêtement ou de qualité de piste ! Je n’avais qu’une petite citadine et parfois j’ai un peu galéré alors que je suis restée le long de la Princes Highway entre Sydney et Adélaïde, je n’ose pas imaginer l’outback !!
Salut Mathilde,
Cela ne m’étonne pas que tu n’avais rien trouvé car il est vraiment pas connu ce parc. ça a été notre coup de coeur de la côte entre Sydney et Melbourne, justement car il est sauvage et assez varié finalement. Il y a parfois des pistes, mais elles sont accessibles aux véhicules standards. C’est clair qu’on n’a parfois des surprises en Australie (on est bien placé pour le savoir, on a fait 1000 km de piste pour se retrouver devant un parc national fermé ! Au parc national Croajingolong, elles étaient en bon état :-). Si tu as l’opportunité de retourner en Australie, on te conseille d’aller dans l’outback, c’est notre endroit préféré et l’expérience est marquante. Il y a bien quelques routes et highway pour en profiter même avec une petite voiture :-).
A+
Pierrick et Sandrine