Le parc national Francois Peron se trouve au bout de la péninsule de Shark Bay C’est un endroit isolé uniquement accessible avec un véhicule à 4 roues motrices. Pour autant, on est vraiment motivé pour explorer ce parc pour découvrir les superbes falaises côtières d’un rouge pétant. Le seul petit bémol dans l’histoire, c’est que notre van est loin d’être en mesure d’affronter les dunes de sable du parc! Alors, deux solutions s’offrent à nous : la marche à pied ou faire du stop.
Solution de la marche à pied
Le meilleur moyen d’être autonome, c’est de marcher ! Ce n’est pas l’option qui nous paraît la plus difficile, car on aime découvrir les lieux lentement et on a déjà l’expérience de randonner en autonomie sur plusieurs jours. Mais, en étudiant de plus près cette solution, on réalise que l’endroit qui nous intéresse le plus est le Cape Peron c’est-à-dire la pointe de la péninsule. Il y a environ 45 km depuis la Peron homestead soit 90 km aller-retour. Comme la majeure partie du temps il faudra marcher dans le sable, et que cela a tendance à ralentir l’allure, il faudrait prévoir au minimum 4 jours d’autonomie.
La distance en soi n’est pas un problème, c’est plutôt l’absence de point d’eau qui complexifie grandement l’opération. Cela implique de prévoir à l’avance tous ses besoins en eau avec une marge de sécurité, car on va quand même se balader en plein désert ! Avec la chaleur environnante, il faut donc au minimum prévoir 4L par personne par jour, ce qui fait 16 kg chacun sur le dos sans compter l’équipement et la nourriture soit au minimum 25kg. OK, ça paraît compliqué de se balader en pleine chaleur avec un tel poids sur le dos. Mais, c’est la météo des prochains jours qui nous fait définitivement abandonner cette alternative, car une violente tempête de pluie est annoncée dans 2 jours. Alors ça sent le mauvais plan à des kilomètres à la ronde !
On se fie donc à notre instinct et on s’oriente donc plutôt vers Big Lagoon plutôt que Cape Peron, situé à seulement 13 km. Cela serait possible sur 2 ou 3 jours. Sauf qu’on découvre que le camping et la piste qui y mène sont en rénovation et que l’accès est interdit même à pied. On se résout donc à abandonner le plan de la randonnée. Il ne nous reste plus que la dernière option : faire du stop afin de se joindre à d’autres voyageurs en 4×4.
Auto-stop – Première tentative
En début d’après-midi, on se gare donc avec notre campervan près de la Peron Homestead, véritable porte d’entrée du parc national qui se trouve déjà au bout d’une piste de terre praticable par tous les types de véhicules. C’est ici que se trouve la station de gonflage/dégonflage des pneus avant les pistes sableuses.
Quelques véhicules s’arrêtent, alors Sandrine se jette à l’eau. Malheureusement, il y a toujours au moins 3 personnes dedans et les véhicules sont remplis à ras bords avec du matériel de camping. Lorsque la fin de journée approche, on décide de se replier pour la nuit, car plus personne n’arrivera à cette heure-ci.
Auto-stop – Deuxième tentative
Le lendemain, après notre rencontre des dauphins de Monkey Mia, on tente une deuxième fois de se joindre à des voyageurs. Dès 11h, on est planté avec notre campervan près de la station de gonflage. Le premier essai est raté, un couple avec un bébé et un frigo géant remplissent la voiture. Il faut dire que les Australiens ont une notion du camping tout confort pour la plupart. En attendant qu’un autre véhicule arrive, on prépare un sac à dos pour la journée et un sac à dos avec équipement de camping, afin d’être prêts pour toutes les opportunités. Au bout d’une heure, les seuls véhicules qu’on voit se rendent seulement à la Peron Homestead. On commence un peu à désespérer…
Plus l’heure avance, moins il y a de chance que des personnes s’aventurent sur la piste. Mais, c’est quand on commence à perdre définitivement espoir qu’on voit un 4X4 arriver et se garer à la station de dégonflage des pneus. Il y a seulement 2 personnes à l’intérieur et le véhicule n’est pas rempli à ras bords ! Miracle ! On interpelle le conducteur à la station, qui acquiesce notre proposition avec l’accord de sa femme. Sous condition qu’on pousse la voiture si l’on s’embourbe, ah ah . C’est un couple d’australien âgé de la cinquantaine. Ils viennent du Victoria et voyagent depuis 5 mois avec leur caravane. Ils l’ont laissée au camping et partent à la journée avec leur véhicule. On prend donc notre sac à dos à la journée avant de monter dans leur 4X4 qui sent encore le neuf.
Les pistes ensablées du parc national Francois Peron
Rouler sur la piste est déjà en soi une belle expérience. La piste ressemble à une succession de dunes dans un corridor étroit encadré de broussailles. Il y a seulement quelques passages un peu plus larges, afin de pouvoir se garer lorsque l’on croise un autre véhicule. Avec les différentes traces dans le sable créées par le passage des véhicules précédent, la piste est assez “bumpy” (bosselée), alors ça secoue ! Autant dire que c’est typiquement le genre de terrain où il est facile de s’embourber et le moins que l’on puisse dire c’est que notre chauffeur gère tout ça comme un chef !
Herald Bight
Une vingtaine de kilomètres plus loin, on bifurque sur la droite : direction la plage de Herald Bight. Au bout, il n’y a pas de parking : on finit donc directement sur la plage ! Ce lieu complètement sauvage est magnifique avec le sable gris clair et l’eau d’une transparence incroyable. Alors, on prend plaisir à poser devant l’appareil photo.
De retour au 4X4, notre conducteur improvise une manœuvre pour faire demi-tour un peu plus loin à un endroit moins ensablé. Eh bien, il n’y a pas à dire, il maitrise ! Pas sûr que l’on s’en serait sorti avec les mêmes honneurs. De retour sur la piste principale, on traverse un lagon asséché. Sur cette portion, le sol est dur comme du béton. Mais après une forte pluie, cela doit devenir un véritable champ de boue dans lequel il est facile de s’embourber comme le laisse penser un certain nombre d’empreintes profondes de pneus.
Bottle Bay
Nos compagnons d’un jour nous proposent de rejoindre la plage de Bottle Bay pour pique-niquer. On n’y voit pas d’objection déjà qu’on est super content d’être là. Ici, il y a un camping avec barbecue à gaz. Un luxe pour un endroit aussi isolé ! Pendant que nos hôtes cassent la croûte, on se dirige vers la plage pour manger notre sandwich. L’eau est ici moins transparente que de l’autre côté de la péninsule, mais sur le bord de la plage on commence à percevoir les fameuses falaises ocre.
Cape Peron
Après le pique-nique, on poursuit notre route jusqu’au Cape Péron, situé tout au bout de la péninsule. Si un seul mot devait définir ce lieu, ce serait “Amazing” (extraordinaire). L’eau transparente et le sable clair de la plage contrastent avec l’ocre des falaises ! On fait quelques photos souvenirs avec nos compagnons de la journée avant qu’ils partent devant avec leur voiture pour pêcher au point de vue du Skipjack Point. De notre côté, on privilégie plutôt la marche à pied pour les y rejoindre afin de profiter un peu plus longtemps d’un tel lieu.
En explorant les lieux depuis le haut de la falaise, on aperçoit même des dauphins dans l’eau ! C’est le genre d’endroit qui te renvoie la beauté de la nature en pleine face et devant lequel tu ne peux que rester pantois et silencieux ! On s’amuse à fabriquer nos empreintes de mains sur le sable clair avec la poudre ocre à la façon des peintures aborigènes. On ne peut malheureusement pas s’éterniser des heures, car il nous faut rejoindre nos hôtes.
Wanamalu Trail – De Cape Péron à Skipjack Point
Distance : 1,5 km / Durée : 30 min / Difficulté : Facile
Le sentier suit le haut de la falaise dans un terrain très sableux avec une vue plongeante sur la côte de la péninsule de Shark Bay. La vue est jolie, mais ne vaut pas les couleurs flamboyantes du Cape Péron.
Arrivés au point de vue de Skipjack, on retrouve le couple d’Australiens. Le lieu se prête bien à l’observation des animaux marins, car l’eau est d’une transparence digne d’un aquarium à ciel ouvert. Ils nous accompagnent près d’un promontoire où ils ont aperçu un requin. Il est malheureusement déjà parti, mais on aperçoit en échange deux tortues qui nagent. Waouh ce parc nous en met définitivement plein la vue. On perd l’espace d’un instant la notion du temps à simplement observer ces animaux marins nager dans la baie.
C’est déjà la fin d’après-midi, alors il est l’heure de rentrer pour faire la piste de jour. Le trajet du retour sera l’occasion de discuter avec nos compagnons de route et de découvrir qu’ils souhaitent venir faire un voyage en France. Puis, le silence s’installe avec la fatigue. Le regard vide, on admire la lumière du coucher du soleil sur ce paysage aride. Arrivée à bon port, on remercie chaleureusement nos compagnons de voyage qui nous ont permis d’accéder à ce rêve.
Peron Homestead
Il ne fait pas encore tout à fait nuit, alors Pierrick décide de faire un petit tour à la Peron Homestead. Et ce qu’il y découvre va définitivement sceller cette journée dans notre mémoire. Un bassin d’eau chaude naturel, un spa en quelque sorte, est mis à disposition librement et gratuitement des visiteurs ! On finit donc cette journée inoubliable où nous avons rencontré les dauphins de Monkey Mia et exploré le parc national Francois Peron en nous prélassant dans l’eau chaude au milieu de nulle part. Vous avez dit le rêve…. Oui en effet, on n’est pas très loin du paradis là !
Notre avis
Il n’y a pas beaucoup d’activités à faire dans le parc national de François Peron si ce n’est profiter de la nature qui t’entoure. Et quelle nature ! Le paysage est tout simplement grandiose au Cape Peron avec ces falaises ocres et une eau transparente qui permet d’observer la faune marine depuis les hauteurs. C’est un parc qui mérite clairement qu’on prenne le temps de le découvrir.
Retrouve également notre article sur la péninsule de Shark Bay, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, et notre rencontre inoubliable avec les dauphins de Monkey Mia.
oui quelle belle journée
Waouh !!! Premier commentaire sur le blog. On ne t’arrête plus 🙂 !
Bel endroit fabuleux!!!! merci de nous le faire découvrir!!!!On dirait un tableau géant, c’est majestueux ce que nous offre la nature !!!!!Bisous Nanou
Oh oui, on est bien d’accord :-). Il est majestueux cet endroit. Merci pour ton assiduité dans les commentaires 😉 ça nous fait tellement plaisir ! Bisous. Sandrine