Durant notre voyage, il y a des endroits qu’on décide de visiter juste parce qu’on a vu une photographie des lieux qui nous plaisait. Le parc national Kinchega fait partie de ces lieux. On a été intrigué par des photographies d’arbres morts au milieu d’un lac au coucher de soleil. C’est donc avec cette image en tête qu’on se rend dans le parc national Kinchega situé dans l’Outback de l’état du New South Wales à 1h30 au sud-est de Broken Hill. Mais la réalité va être un peu différente !
Lac Menindee
On approche en fin de journée du village de Menindee à quelques kilometres du parc national Kinchega. On ne sait pas exactement où sont les arbres morts qu’on a vu en photographies. Alors, on utilise notre GPS pour repérer les lacs. On cherche à s’approcher du lac de Menindee par une route bordée de maisons secondaires. Une fois au bout, quelle surprise de découvrir une grande étendue de sable sans aucun arbre, mais surtout sans la moindre goutte d’eau. Le lac est totalement asséché ! Sur le coup, on pense d’abord qu’il s’agit d’un lac temporaire qui se remplit pendant la saison des pluies. Le hic, c’est que nous sommes tout juste au début de l’été. Le lac devrait donc contenir de l’eau. Étrange…
Ce jour là, le vent souffle fort et soulève de grands nuages de poussière sur le lac asséché. Cela donne des airs de fin du monde à l’endroit. D’autant que nous n’avons pas vu la moindre trace de vie dans les dizaines de maisons bordant la route. On décide de tenter notre chance avec un autre lac.
Lac Pamamaroo
Un camping gratuit est mis à disposition à proximité du lac Pamamaroo. C’est donc tout naturellement qu’on se dirige vers celui-ci pour y passer la nuit. Encore une fois, on découvre que le lac est totalement asséché. Mais, on a enfin trouvé ces fameux arbres morts qu’on voyait sur les clichés à l’origine de notre venue. Le lac doit être dans cet état depuis un moment, car de la végétation recouvre le sol.
On profite tout de même du coucher de soleil au milieu de ce paysage de désolation. Il n’y a pas d’eau, mais les ombres des arbres morts ont une forme intéressante.
On passe la nuit sans personne d’autre dans les parages. Les seuls bruits qu’on entend sont ceux du vent qui souffle et qui fait claquer la porte des toilettes battantes. Comme s’il ne restait plus qu’une toilette et des poubelles, d’un lieu fréquenté par le passé mais aujourd’hui abandonné par les visiteurs. Avec le lac asséché, les arbres morts et le vent on a tous les ingrédients du film d’horreur ou catastrophe. Il ne manque plus que la petite musique de fond. C’est flippant…
Au petit matin, on ne sera plus seul dans les lieux, d’autres personnes sont arrivées dans la nuit. Cela change tout de suite l’ambiance de l’endroit. Avant de partir au parc national de Kinchega, on décide de faire un tour du site. On a notamment la chance d’apercevoir des pélicans sur la rivière Darling juste à côté du camping.
Parc national Kinchega
Sur la route pour le parc national, on s’arrête au centre d’informations de Menindee pour tâcher d’en savoir plus sur cette sécheresse intrigante des lacs aux alentours. À notre arrivée, le tee-shirt de la personne à l’accueil ne laisse que peu de doute par rapport à la situation : “PLEASE SAVE DARLING RIVER”. Cette personne nous confirme qu’il n’y a plus d’eau dans les lacs depuis plus de 10 ans ! Seuls quelques gros orages arrivent parfois à faire illusion. La raison est simple: la rivière Darling n’a plus un débit suffisant pour remplir les lacs à cause du pompage intensif de la rivière pour l’agriculture, l’agrément et la consommation dans les différentes villes qui jalonnent son parcours. Les habitants ont compris que le survie même de leur région était en jeu et ils se battent pour que le gouvernement prennent des mesures. Malheureusement, ils semblent avoir bien du mal à se faire entendre. En tout cas, on a décidé de leur apporter notre soutien à travers cet article pour une prise de conscience générale.
Kinchega Woolshed
On décide tout de même de nous rendre dans le parc national Kinchega pour prendre la mesure de ce problème. C’est le cœur lourd qu’on découvre les lacs asséchés les uns après les autres. Il n’y a plus ici d’arbres se reflétant dans l’eau, mais seulement un alignement de bois mort. Au milieu de ce nouveau désert de sable, seule subsiste une ancienne ferme utilisée pour la production de laine de moutons. Un parcours numéroté permet de suivre la chaîne de production depuis la tonte jusqu’au conditionnement dans des caisses. Tout le processus est expliqué, c’est intéressant et ça change un peu ! Des photos avant/après l’élevage de moutons montrent également les dégâts sur l’environnement d’une exploitation aussi intensive dans une zone aussi aride.
Mis à part cette immersion intéressante dans l’histoire de la fabrication de la laine, c’est déçu et le coeur lourd qu’on quitte le parc national Kinchega.
Notre avis
Si tu n’as pas l’abonnement pour les parcs nationaux du New South Wales ou si cela te fait faire un détour, alors cela ne vaut pas le coup d’aller dans le parc national Kinchega. Le seul intérêt de ce secteur est la vue des arbres morts au coucher du soleil sur le lac Pomamaroo qui se trouve à l’extérieur du parc et est donc gratuit. Sinon l’endroit permet de prendre conscience du problème de l’eau dans une grande partie de l’Australie.
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