Pour terminer notre balade dans l’Outback australien, on se dirige vers le parc national Mungo. Ce parc a l’avantage de fournir des paysages lunaires tout en constituant un lieu historique important. En effet, c’est ici que les restes calcinés de l’homme et de la femme de Mungo, vieux de 40 000 ans, ont été découverts. Il s’agit à ce jour des plus vieux Aborigènes trouvés en Australie. Pour protéger ce patrimoine, le parc a été intégré à l’héritage mondial de l’UNESCO.
Le parc national Mungo fait partie de la région des lacs Willandra qui s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres et comprend un réseau de lacs asséchés. Le lac Mungo, est lui asséché depuis environ 14 000 ans. Sous l’effet du vent, le lac a conduit à la formation sur ses rives de dunes de sable blanc connues sous le nom des Murailles de Chine (Walls of China). C’est justement des photographies au coucher de soleil de cette Muraille de Chine qui a motivé notre venue.
Centre d’information
Comme souvent lors de la visite d’un parc national, notre premier arrêt est le centre d’informations. C’est une véritable mine d’informations sur la culture et le mode de vie du peuple Barkindji, la communauté aborigène locale. Les murs sont recouverts par endroit de magnifiques peintures représentant le serpent arc-en-ciel. On en apprend un peu plus sur la nourriture utilisée pour survivre dans le bush. Mais, également sur les animaux ayant jadis peuplé les lieux comme cette reproduction grandeur nature d’un wombat de la taille d’une vache ou des kangourous géants ! Une plateforme d’observation à l’extérieur, servant également de lieu de rencontres, offre une vue sur la plaine du lac asséché désormais recouvert de petits buissons.
L’accueil des kangourous
On prend le temps de les observer, car pour une fois ce ne sont pas des wallabies, mais bien des kangourous. Les kangourous préfèrent ces grandes étendues peu accidentées ou leurs grandes pattes sont un avantage pour se déplacer. Certains ne font pas loin d’1m80, alors ce n’est pas étonnant qu’ils aient l’image d’animaux agressifs avec leurs gants de boxe. Ils sont impressionnants !
Plusieurs espèces de kangourous cohabitent dans les lieux:
- Kangourou roux : le plus grand des kangourous avec un pelage roux;
- Kangourou gris: un petit peu plus petit et avec un pelage gris.
Les sites de Zanci homestead et Mungo Woolshed
Sur le parcours, il y a également les vestiges d’une ancienne ferme d’exploitation de laine de mouton (Mungo Woolshed) et la maison des fermiers (Zanci homestead). On se demande encore une fois, ce qui s’est passé dans la tête des colons pour oser établir une exploitation agricole dans un climat aussi aride… On s’arrête dans les lieux pour lire les quelques panneaux d’explications. Mais, on ne traîne pas, car cela ressemble fortement à ce qu’on a déjà vu dans d’autres parcs nationaux d’Australie.
Coucher de soleil sur la “Muraille de Chine”
Le soleil commence à se faire bas, on décide donc de se rapprocher de ces fameuses dunes pour les admirer sous la lumière du coucher de soleil. Pour cela, il faut traverser la plaine de 10 kilomètres qui nous séparent du Wall of China. Après une courte randonnée sur des pontons en bois, on atteint la plateforme d’observation. Mais, quelle déception à notre arrivée quand on se rend compte que l’accès est fermé. En effet pour se rapprocher des formations, il faut payer un tour dont le prix n’est pas dérisoire : 50 $ AU par personne ! L’accès a été réglementé en raison du comportement irresponsable de nombreux visiteurs qui escaladaient les formations. Comme il s’agit de sable solidifié, inutile de te préciser que le tout est très fragile.
Les châteaux de sable
Du coup, la vue depuis la plateforme est très loin des formations intéressantes. Pour faire de belles photographies, c’est impossible. On est très déçu, mais, avec l’accumulation des déceptions de ces derniers jours, on décide de profiter que les lieux soient déserts pour braver l’interdit. Bien sûr, on se fait un devoir de ne pas escalader ou endommager les formations. Ce n’est pas bien et je n’encouragerais personne à le faire, mais c’est tellement frustrant de se retrouver dans ce genre de situations à cause de personnes qui étaient totalement irresponsables par le passé. Alors, que toi-même tu t’imposes des règles strictes pour ne pas endommager l’environnement. En tout cas, les sculptures faites dans le sable par la pluie et l’érosion sont tout simplement remarquables. Elles ressemblent à des citadelles de sable érigées vers le ciel.
Camping sauvage
Comme la nuit est tombée et que le lendemain on veut être là pour le lever du soleil, on dort sur le parking pour la nuit en espérant qu’aucun ranger ne vienne taper à notre vitre dans la nuit.
On passe la nuit sans encombre et réveil avant 5h du matin comme prévu ! On s’approche d’abord du point de vue de la veille, mais l’orientation de l’endroit ne se prête pas vraiment à l’observation du lever de soleil. On décide donc de poursuivre la piste panoramique jusqu’au prochain point de vue. À partir d’ici, la route touristique de 46 km est à sens unique.
Point de vue Red top
Une courte balade sur les pontons conduit au point de vue Red top. Le soleil est déjà levé, et les couleurs douces de cette heure matinale sont parfaites. On surplombe les ravines creusées et sculptées par l’érosion aux tons rosés du soleil levant. On est seul à cette heure matinale, dans un silence de cathédrale avec uniquement les buissons bougeant au gré du vent. C’est le genre de moment où tu te retrouves avec toi-même. Le vent souffle et il fait moins de 15oC ce matin, on n’est plus habitué à avoir aussi froid après la chaleur du « Centre rouge ». Alors, on avale une tasse thé pour se réchauffer avant de continuer la route.
La route panoramique du lac Mungo
Cette route tourne autour de l’ancien lac Mungo et des dunes blanches constituant la fameuse “Muraille de Chine”. Cela permet donc de s’approcher à la fois des dunes et de découvrir la végétation environnante. C’est idéal de faire cette route à 7h du matin pour voir les kangourous faire leur petit déjeuner: au menu, des buissons !
Mallee Stop
Distance : 1 km
Durée : 15 à 40 min
Difficulté : Facile
Cette promenade nous fait passer à travers les arbres d’eucalyptus et d’autres buissons qu’on retrouve essentiellement dans cette zone. Plus que cette promenade en soi, ce qui est intéressant c’est de voir le passage brutal entre les dunes de « Walls of China », puis cette forêt, avant de retrouver un paysage plus aride quelques kilomètres plus loin. Alertés par des cris dans les arbres on aperçoit un groupe de Cacatoès de Leadbeater. Il s’agit d’une espèce de perroquet au plumage rose avec une crète rouge et jaune caractéristique quand elle est déployée. Mais, on n’aura pas la chance de la voir.
Vigars Well
Depuis l’aire de pique-nique de Vigars Well, une plateforme montre un panorama sur des dunes et un point d’eau où des oiseaux viennent s’abreuver. On s’empresse de grimper sur les dunes pour aller explorer les formes d’un peu plus près. Pour une fois cela est permis, alors on ne va pas s’en priver !
On est toujours émerveillés par ces petits détails de la nature qu’on ne peut voir qu’en s’approchant et en prenant le temps d’explorer les lieux. En effet, on trouve de petites fleurs violettes qui poussent en plein milieu des dunes. On se demande où sont ses racines ! On repère aussi les traces de pas des animaux et on s’amuse à les reconnaître, comme ces empreintes de kangourou.
La boucle est bouclée…
Après Vigars Well, la piste longe le bord d’une grande étendue plate s’étirant à perte de vue correspondant au lac Leaghur. Puis, on revient proches du lit du lac Mungo avec une vue dégagée sur l’ancien lac grâce à un interstice dans la ceinture de dunes. Enfin, pour compléter la boucle, on repasse devant les bâtiments pastoraux que nous avions explorés la veille. Ains s’achève une belle journée dans le parc national de Mungo.
Notre avis
Deux jours suffisent pour profiter des points d’intérêts du parc national Mungo et s’imprégner des lieux, de sa faune et de sa culture aborigène. L’endroit garde sa quiétude du désert australien et son charme sauvage. Dommage que pour observer de près le Wall of China, il faille passer par un tour. Heureusement, d’autres sections des dunes sont observables à d’autres endroits du parc.
Laisser un commentaire