Il est 9h du matin et après plus de 4000 km de bitume avalés en 4 jours sur les routes australiennes, on s’apprête à franchir la porte d’entrée du parc national Purnululu ! Ce lieu attise notre curiosité depuis longtemps pour ses dômes rocheux rayés en forme de ruches surnommés les Bungle Bungle. Pour la petite histoire, ces formations géologiques existent depuis des millions d’années et sont vénérées par les aborigènes depuis au moins 40 000 ans. Pourtant, la chaîne des Bungle Bungle a seulement été portée à la connaissance du monde en 1983, avant d’être classée au patrimoine mondial en 2003. On est donc enfin à deux doigts de concrétiser notre rêve!
On n’aura pas ménagé nos efforts…
Pour en arriver là, on en aura vécu des choses ! En novembre 2015, on avait fait une première tentative pour découvrir le parc. Mais, après avoir parcouru plus de 1000 km de piste et avalé une quantité astronomique de sable en plein désert sur la Tanami, on avait trouvé le parc fermé pour la saison à cause d’orages de pluie précoces. On était très déçu, pour ne pas dire dégouté… (voir notre article sur S’aventurer en plein coeur du désert australien sur la Tanami track). Notre déception était tellement grande qu’on avait d’ailleurs fait une énorme entorse à notre budget en nous payant un survol en avion. Celui-ci n’avait pas pour autant entièrement comblé nos attentes (relire notre article : Purnululu et la région des Kimberley vus du ciel).
Cette frustration explique en partie notre retour sur la côte Ouest australienne quelques mois plus tard. Cette fois, pour des raisons de budget, on a loué un campervan. C’est beaucoup moins cher qu’un 4×4 dont le prix de la location double pour un itinéraire aller-simple (Perth – Darwin). Tu me diras, c’est pas plus mal pour le confort! Par contre, ce n’est clairement pas optimal pour découvrir les coins les plus reculés du Western Australia.
Du coup, après 1700 km de route avalés en 2 jours depuis le parc national Karijini, on se retrouve pour la deuxième fois devant la piste d’accès à Purnululu. Mais, pour affronter les 50 km de piste défoncée avec plusieurs rivières à traverser, il nous faut obligatoirement un véhicule à 4 roues motrices et avec une bonne hauteur de caisse. Autant dire tout l’inverse de notre van ! Notre motivation est telle qu’on a bien envisagé d’y aller à pied ou en faisant du stop, mais les points d’eau et les points d’intérêts sont encore distants de plusieurs dizaines de kilomètres à l’intérieur du parc. Alors, cela aurait rendu la logistique de notre exploration du parc très complexe. Ce n’était donc pas encore pour cette fois.
Tout ça pour dire qu’on a opté pour la solution la plus simple, mais pas la plus économique et écologique : rendre notre campervan à Darwin comme prévu et louer un 4×4 (un Mitsubishi Parejo) pour revenir ensuite sur les lieux explorer la région des Kimberley. Cela veut donc dire qu’on doit encore avaler 1 100 km de route pour rejoindre Darwin et refaire ces 1 100 km pour revenir au départ de la piste d’accès à Purnululu. Youpi… ou pas! Voyager en Australie c’est aussi ça : conduire sur de longues, très longues distances…. Autant dire que cela laisse le temps de réfléchir en chemin ! Heureusement la région offre des paysages splendides avec les baobabs qui ornent le bord de la route.
Sur le chemin de retour depuis Darwin
On est sur le chemin du retour dans notre 4×4 de compétition chargé à ras bord avec notre reserve de carburant, de nourriture et d’eau, et la concrétisation de notre rêve se rapproche au fur et à mesure que les kilomètres défilent. Pourtant, on a perdu toute notre énergie. Il faut dire qu’avaler près de 4 000 km de route en un peu plus de 4 jours, ça met les batteries à plat !
On s’arrête à la dernière roadhouse (sorte de station service) à Warmun pour dégonfler les pneus du 4×4. Car, un pneu légèrement sous-gonflé diminue le risque de crevaison sur les pistes rocailleuses comme celle qu’on va emprunter. Il faut dire que la mésaventure qu’on avait connu sur la piste de Larapinta (relire notre article : Kings Canyon – Un petit air d’Ouest américain au milieu du désert australien) nous a servi de leçon ! Alors, on se met dans les meilleures conditions possibles pour affronter la piste réputée cassante pour éviter une nouvelle désillusion.
Avec la fatigue cumulée de ces derniers jours, on opte pour une bonne nuit de sommeil avant de s’attaquer aux 50 km de piste qui nous séparent du parc national Purnululu. On profite pour cela de la dernière aire de repos quelques kilomètres avant la bifurcation de la piste. Après ces semaines passées dans le confort du van, on doit se réhabituer au montage de la tente et au confort un peu plus sommaire. Pour nous donner un peu de baume au coeur, la nature nous offre ce soir-là un magnifique coucher de soleil. Pouvoir vivre si proche et en permanence dans cette nature encore totalement sauvage est incontestablement un des bonheurs irremplaçables de l’Australie !
La piste d’accès
Après une bonne nuit de sommeil, on se sent bien plus frais pour s’attaquer à la piste. La brochure du parc indique qu’il faut compter 2h à 2h30 pour réaliser les 50 km. Ça annonce la couleur ! Il est 9h lorsqu’on passe le portail d’entrée. Pas de panneau affichant la fermeture du parc, cette fois c’est la bonne!
La piste est effectivement très rocailleuse, on comprend vite pourquoi il est facile de crever et qu’il est conseillé de diminuer la pression de ses pneus. En adoptant une faible vitesse, cela ne pose pas de problème majeur mais, il faut rester vigilant en permanence. La piste serpente également au milieu des collines. C’est un peu les montagnes russes ! Il faut d’autant plus rester prudent que la piste est étroite et la visibilité dans les virages quasi nulle. Chaque rencontre avec un autre véhicule se fait donc au ralenti. Heureusement, on ne croise pas grand monde dans ce coin de l’Australie!
Pendant le trajet, on traverse aussi plusieurs lits de rivières, parfois asséchés et sableux, parfois rocailleux et remplis d’eau. Mais, une fois le mode 4L (low range) de notre 4×4 enclenché, on ne rencontre aucune difficulté et c’est même plutôt amusant. Par contre, on comprend vite pourquoi il faut avoir une hauteur de caisse importante, car certaines rivières sont assez profondes. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette piste n’est pas monotone. Les derniers kilomètres sont plus faciles, car plus plats. Le plus traître est finalement l’énorme dos-d’âne de terre qui a été créé par les rangers pour faire ralentir les voitures juste avant d’arriver au centre d’information.
Mauvaise surprise à l’arrivée…
Dès notre arrivée, on se rend au centre d’information du parc pour réserver un emplacement de camping. On est surpris de constater qu’on ne peut pas réserver sur place le camping qui est situé dans la partie sud du parc (Walardi camp). C’est justement la partie qui nous intéresse le plus, car c’est là qu’on peut y observer les formations des Bungle Bungle. Il faut obligatoirement le faire à l’avance par internet ! Un peu aberrant sachant qu’il n’y a pas d’internet à plusieurs centaines de kilomètres à la ronde dans cette partie très isolée des Kimberley… Et bien sûr aucun réseau téléphonique !
L’autre camping se trouve dans la partie nord du parc. Mais, cela impliquerait de faire des allers-retours entre la section nord et sud qui sont distantes de plus de 30 km par une piste de terre et sans possibilité de faire le plein de carburant dans les environs. Alors, on cherche une autre solution pour limiter les allers et retours. On découvre alors qu’une randonnée nommée “Piccaninny Gorge” peut être faite sur plusieurs jours au milieu des Bungle Bungle. Pour cela, il faut s’enregistrer au centre d’information qui oblige de louer un téléphone satellite pour être en mesure de contacter les secours en cas de besoin, car la zone est très isolée. Après avoir fait les formalités d’usage, on quitte les lieux qui de toute façon ressemblent plus à une petite boutique qu’à un centre d’information sur le parc national.
Trekking dans la gorge de Piccaninny
L’excitation monte d’un cran pendant les 27 km de piste supplémentaire qui séparent le centre d’information de la section sud du parc. La piste est en bon état et se fait sans encombre. En chemin, on fait un arrêt vers les premiers dômes dont certains ont une forme d’éléphant.
Un peu plus loin, la route surplombe la chaîne des Bungle Bungle qu’on peut admirer au loin, avant de se rapprocher petit à petit en descendant jusqu’au parking. Voir ces formations rocheuses de mes propres yeux est un rêve qui devient réalité! Je me souviens encore comme si c’était hier lorsque j’avais découvert ces formations rocheuses dans un numéro du magazine Géo. À l’époque, je ne pensais même pas un jour être en mesure de les voir de mes propres yeux !
Une fois sur le parking, on se lance avec excitation dans la préparation de nos sacs à dos, pressés de partir à la découverte de ces merveilles ! Il nous faut être totalement autonome en eau et nourriture pour au moins 3 jours. Le seul point d’eau sur la randonnée n’étant pas garanti. Avec la chaleur qui sévit deans la région, il faut compter un minimum de 3L d’eau par jour par personne soit 9-10 kg à porter chacun juste pour l’eau. À la fin, on ressemble à tortue Géniale avec notre carapace sur le dos qui pèse clairement son poids. Ça va être sportif !
Jour 1 – Déambulation au milieu des Bungle Bungle
Malgré le poids du sac à dos, l’excitation nous donne des ailes. On démarre donc le trek plein d’enthousiasme en milieu de journée, au moment où le soleil est au zénith. Ce n’est pas l’idéal, mais avec le temps qu’il nous a fallu pour arriver à l’intérieur du parc et préparer notre sac, on n’a pas vraiment le choix. De toute façon, notre attention est très vite accaparée par les dômes orange et noir éparpillés autour de nous.
Les bandes grises/noires proviennent de la présence de cyanobactéries tandis que les couches orange proviennent de l’oxyde de fer. On profite pleinement de chaque seconde qui s’écoule après toutes ces péripéties pour être là. L’appareil photo fonctionne à plein régime pour immortaliser cette beauté surréelle sortie de l’imagination de Dame nature.
Le sentier remonte le lit asséché de la rivière Piccaninny. Au départ, le lit de la rivière est fait de roches grises sculptées par les torrents d’eau qui s’écoulent ici lors de la saison des pluies (de décembre à avril). Au bout de 3 kilomètres de marche, on arrive à un panneau qui indique The Window. On fait donc un petit détour pour observer un trou sculpté dans la roche, comme une fenêtre sur le parc.
Plus tard, les rochers du lit asséché de la rivière laissent place à du sable et du gravier. Le seul être vivant qu’on croise sur notre chemin est un serpent jaune, qui tient une proie dans sa bouche. Seule une patte sort de sa bouche, cela semble être celle d’une grenouille. Notre arrivée l’effraie et il se cache en vitesse dans un petit bassin à proximité. Moi qui pensais justement m’y tremper les pieds… L’envie est stoppée nette. Avec le poids du sac à dos, le sable et… les nombreux arrêts photo, notre progression est lente. Mais, on ne boude pas notre plaisir après tant d’attente.
Il est à peine 17h lorsque le soleil commence déjà à se coucher. Il faut dire que la nuit tombe très tôt dans ce ce coin de l’Australie à cette période de l’année. La lumière enflamme les Bungle Bungle. Dommage que ces moments soient toujours aussi fugaces.
Un peu plus loin, les Bungle Bungle se resserrent et s’agglomèrent pour commencer à former une gorge.
La nuit commence à tomber, alors après le spectacle, il est temps de trouver un endroit où dormir. Pour des raisons de sécurité, on préfère prendre un peu de hauteur par rapport à la rivière. Même si on est en période sèche, un orage peut toujours survenir dans la région et transformer le lit asséché de la rivière en torrent. Par chance, on trouve un lit de sable un peu en hauteur dans la gorge. Des rochers à côté permettent de nous assoir et de poser notre équipement sans l’ensabler. C’est parfait. On a tout juste le temps de monter notre campement que l’obscurité envahit déjà la gorge. Après avoir avalé notre repas, la fatigue se fait sentir. Finalement, on n’a pas fait beaucoup de kilomètres cet après-midi. Seulement 8 km en 4h. On met cela sur le compte des pauses photographies et du poids du sac qui ralentit notre progression. Cela a été dur physiquement, le dos et les épaules sont douloureux, mais la magie des lieux nous fait vite oublier ces petits désagréments.
Nous sommes seuls dans les lieux et la première ville est à plusieurs centaines de kilomètres. C’est une expérience extraordinaire et difficilement descriptible que de dormir dans un tel lieu en pleine nature. Un calme absolu règne dans les lieux. Seule une légère brise vient refroidir nos articulations mises à rude épreuve dans la journée. Le ciel étoilé est majestueux. Après une telle journée, il ne nous faut pas longtemps pour tomber dans les bras de Morphée.
Jour 2 – Exploration de la gorge de Piccaninny
Au réveil, l’ambiance des lieux est féérique. Une légère brise anime la végétation qui nous entoure et le chant des oiseaux inonde la gorge. C’est comme si une force spirituelle habitait les lieux. Le chant d’un oiseau nous donne même l’impression qu’un aborigène joue de la flûte. Voici un enregistrement vocal pour essayer de te transmettre cette atmosphère :
Aujourd’hui, notre objectif est d’explorer la gorge de Piccaninny. On décide de laisser notre campement en place pour s’alléger, car on est à seulement 2 km du bassin de Black Rock. C’est le seul point d’eau susceptible d’être potable sur le trek (après traitement chimique ou par ébullition). Cela nous permettra de nous ravitailler en cas de besoin. Au fur et à mesure de notre avancée, le paysage qui nous entoure change progressivement. Le contraste entre les Bungle Bungle orange/noir, le ciel bleu et la végétation verte est tout simplement splendide!
Après le coude de la rivière, les Bungle Bungle laissent définitivement place à des falaises abruptes de plusieurs centaines de mètres. On se sent minuscule au pied de ces colosses de pierre ! Et au creux de ces falaises, la température grimpe encore de quelques degrés !
Pour s’approcher du bassin de Black Rock, on doit crapahuter sur des rochers. Il nous aura bien fallu 1h depuis notre campement malgré les 2 km seulement de distance. À l’arrivée, on découvre un charmant bassin au pied des hautes falaises. Il y a effectivement de l’eau, ce qui nous permet de nous ravitailler, car avec la chaleur nos réserves baissent à vue d’oeil. Il y a bien quelques araignées d’eau qui se baladent à la surface, mais l’eau est d’une belle limpidité contrairement à la plupart des bassins qu’on a croisés en chemin. Comme l’eau doit rester potable, il est interdit de se baigner dans le bassin. Dommage, car c’est vraiment tentant. D’ailleurs, quelques traces de pas indiquent que la consigne ne semble pas toujours respectée. On flâne un moment à l’ombre des falaises autour du bassin, bercé par le bruit du vent dans les feuilles des palmiers qui entourent le bassin.
On ne s’éternise pas non plus, car on a encore beaucoup de marche. En marchant dans le sable et les gravillons, on avance à vitesse d’escargots même avec une charge sur le dos moins importante. Au départ, c’est vraiment impressionnant de se retrouver au fond de la gorge avec ces immenses falaises. Mais au fur et à mesure de notre avancée, le paysage finit par se ressembler.
Seule l’escalade d’un énorme rocher tombé au fond de la gorge vient un peu casser la monotonie qui s’installe. On est aussi frappé de voir pleins de corps desséchés de grenouilles qui jonchent le sol. On suppose qu’elles n’ont pas su retrouver de point d’eau, car les bassins sont presque vides en ce début de saison sèche. La plupart sont minuscules, d’une couleur verdâtre et le tout avec des poissons morts qui flottent… Sympa, non ? À 11h, nous sommes à peine vers le premier bras de la gorge (il y en a 5), environ 4 km après le bassin. On a donc fait seulement 6 km en 3h ! On explore ce bras de la gorge, mais il n’y a rien de bien spectaculaire. On est moins emballé par le paysage de cette section que celui avec les Bungle Bungle.
Alors, vu l’heure et la monotonie de la randonnée dans la gorge, on décide de ne pas pousser plus loin pour prendre plus de temps dans les Bungle Bungle. Après un pique-nique à l’ombre sur une roche fraîche comme du marbre, on revient sur nos pas. Au bassin de Black Rock, on profite d’un moment de répit par rapport à la chaleur qui sévit dans la gorge grâce à la fraîcheur des lieux.
De retour à notre campement, on décide de le démonter pour se rapprocher un peu des Bungle Bungle. Cela nous permettra de profiter du coucher et lever du soleil au milieu de ces dômes surnaturels. 30 minutes plus tard, on repère un lit de sable près d’un groupement de Bungle Bungle. C’est le spot parfait ! À 19h30, après avoir profité du coucher de soleil et mangé, on pense déjà à aller se coucher ! Oui, oui sérieusement… Le rythme de la nature s’impose à nous !
Jour 3 – Exploration des points d’intérêts du sud
Aujourd’hui, on se réveille encore avec le chant des oiseaux en plein coeur des Bungle Bungle annonçant le lever de soleil. Dans cette atmosphère, on se sent littéralement comme hors du temps. On ne se fait pas prier pour profiter de la lumière du soleil levant, avant de prendre le chemin du retour.
Au moment de démonter notre campement, on se rend compte qu’une colonie de fourmis a envahi notre sac poubelle. Plusieurs centaines de fourmis se sont fait un festin pendant la nuit avec ce qu’elles trouvaient à l’intérieur . Impossible de toutes les faire partir ! On n’a pas d’autre choix que de porter la poubelle à l’extérieur du sac à dos pour éviter de se retrouver avec plein de fourmis dans nos sacs de couchage!
En chemin, on croise deux personnes qui partent aussi pour 2 jours de trek et qui ont pour objectif d’explorer deux bras de la gorge. Alors, on leur souhaite bon courage ! De notre côté, on va aller jeter un coup d’oeil aux points d’intérêt du début de la randonnée que nous avions volontairement zappés le premier jour. Malgré le fait qu’on revienne sur nos pas, on s’émerveille toujours autant devant le paysage.
Notre premier détour est Whip Snake Gorge. Depuis le parking, il faut faire 10 km aller-retour pour s’y rendre, mais depuis le lit de la rivière Piccaninny où l’on est, il en faut bien moins (1h – 4 km aller-retour). Au bout de cette extension, on se retrouve au pied de hautes falaises où un arbre trône. C’est plutôt décevant, mais ça fera l’affaire pour notre pause lunch.
Ce matin, le soleil est derrière nous alors on a parfois l’impression de redécouvrir les lieux sous un nouveau jour. On commence à percevoir des détails qui n’avaient pas attiré notre attention lors de l’aller. Comme ces termitières géantes qui est la solution adoptée par les termites pour se protéger des torrents d’eau de la saison des pluies. Ingénieux, non ?
Le deuxième détour est à Piccaninny Creek Lookout (1h / 2,8 km aller-retour / Facile). Le chemin offre un joli spectacle avec des Bungle Bungle à la forme quasi parfaite de ruche. À la fin, on débouche sur un point de vue qui permet de surplomber une chaine de Bungle Bungle au loin.
On poursuit ensuite jusqu’à Cathedral Gorge (30-45 min / 2km aller-retour depuis le parking / Facile). Ici, on arrive à un bassin abrité sous un immense rocher au fond de la gorge. C’est agréable de se retrouver dans un endroit frais et paisible. Mais le plus frappant, c’est l’acoustique des lieux digne d’une église. On t’en fait profiter en direct live:
Après cet intermède musical, on prend un détour alternatif : The Dômes (20 min – boucle de 700m). Cette boucle circule au milieu des Bungle Bungle, mais les formations sont abîmées et leur forme est moins intéressante par rapport à ce qu’on a vu précédemment.
Proche du parking, on est surpris de croiser un autre groupe de marcheurs avec de gros sacs à dos, probablement en route pour le trek. Finalement, on a été chanceux d’être seuls pendant 3 jours ! Tu me diras, les lieux sont tellement grands qu’il est facile d’avoir un peu de solitude. De retour à la voiture, on ne peut se résoudre à quitter l’endroit. Ces 3 jours sont passés tellement vite ! Alors, on prépare notre sac à dos pour dormir une nouvelle nuit dans le lit de la rivière asséchée. Mais avec un peu plus de luxe : on emporte des oreillers, le grand matelas et puis pour le repas ce sera salade de fruits et pâtes aux champignons. Au final, notre sac est aussi lourd que le premier jour, mais cette fois, on va beaucoup moins loin. Lorsqu’on se remet en chemin, le soleil est déjà bas à l’horizon et commence doucement à enflammer les Bungle Bungle.
En chemin, on fait donc un nouveau détour par Piccaninny Creek Lookout qui est réputé pour le coucher du soleil. Il est un peu plus de 16h et le spectacle commence sous nos yeux. L’ombre grandit petit à petit sur les Bungle Bungle. L’instant est magique, comme s’il clôturait la page d’un chapitre. Celui de ces 3 jours, seuls, au milieu de ces merveilles de la nature.
On établit notre campement au niveau de la bifurcation pour Whipe snake gorge. Pierrick a repéré ce coin depuis le début et pense que le lever de soleil à cet endroit sera grandiose. On trouve un emplacement sur un rocher qui fait parfaitement l’affaire. On n’a plus qu’à profiter des derniers rayons du soleil pour installer la tente et manger notre festin du soir, mais aussi profiter de cet environnement tout simplement magique. La voûte céleste dans cette région totalement isolée est également un véritable spectacle. Définitivement, Purnululu est LE gros coup de coeur de notre voyage en Western Australia!
Jour 4 – Lever de soleil sur les Bungle Bungle
On passe une excellente nuit dans notre campement sauvage de luxe. Tant mieux, car le réveil sonne à 5h du matin pour observer une dernière fois le lever du soleil sur les Bungle Bungle. L’intuition de Pierrick était bonne. Les lieux sont tout simplement magiques. La lumière du lever de soleil fait ressortir les différentes strates de couleur au fur et à mesure que les rayons illuminent la roche.
On a l’impression que le temps tourne au ralenti. On remonte un peu à pied le lit de la rivière pour avoir une vue sur un autre enchaînement de Bungle Bungle. Le soleil se lève petit à petit et leur donne une couleur dorée. C’est encore un moment hors du temps, où les seuls bruits proviennent de la nature et du chant des oiseaux. Cette sensation est indescriptible.
On revient 2h plus tard pour démonter notre campement. On est en train de déjeuner lorsque l’on entend les premiers hélicoptères qui survolent cette partie du parc. On aurait pu encore passer des journées entières dans ce décor de rêve. Chaque lieu étant différent en fonction de l’heure de la journée. Mais toute bonne chose à une fin. Aujourd’hui, on part explorer la partie nord du parc. Mais avant on doit rendre le téléphone satellite et récupérer nos 250 $ de caution !
Notre avis
Je crois qu’à la lecture de notre récit, tu l’auras deviné : on a adoré le parc national de Purnululu et sa section sud. Ces dômes en forme de ruches sont incroyables et tout ce qu’on a vécu pour en arriver là n’a fait que décupler le plaisir qu’on a eu d’explorer l’endroit. L’expérience de randonner en indépendant dans un décor aussi grandiose et en autonomie totale marque une vie. On a littéralement été envoutés par la spiritualité des lieux. Ce n’est pas un endroit sacré pour les aborigènes pour rien ! Avec notre récit, on espère t’avoir fait revivre cette expérience et ressentir les émotions intenses qu’on a vécues durant ces quelques jours, seuls avec la nature (into the wild).
Hello ! Votre blog est vraiment super ! On compte faire l’ouest australien cet été en louant un 4×4 mais j’ai l’impression qu’ils louent que des SUV. Par quelle compagnie es tu passé pour avoir un 4 roues motrices?
Merxi a toi
Salut Adeline,
Merci beaucoup pour ton commentaire sur notre blog. Cela fait toujours plaisir à lire 🙂 ! C’est une excellente question que tu poses, car on a été confronté au même problème lors de notre séjour en Australie. Souvent il n’y a pas de catégorie 4×4, mais comme tu le dis il indique juste SUV. La seule chose que j’avais pu faire s’était de vérifier les exemples de véhicule fournis pour chaque catégorie et j’avais choisi la catégorie pour laquelle les exemples de véhicule fournit correspondait à des 4 roues motrices. Sinon je pense qu’il faut tout simplement appeler l’agence de location pour être sûr à 100%.
N’hésite pas si tu as d’autres questions.
Au plaisir
Merci pour ton commentaire. Du coup vous êtes passés par quelle agence pour louer votre 4×4? Peux tu me décrire ton itinéraire de perth à Darwin ? J’ai beaucoup de mal à évaluer combien de temps il faut pour faire les étapes sachant que nous avons 25 jours pour le faire ! Merci a toi ! Et à vous lire j’ai l’impression que les distances sont vraiment énormes c’était pas trop fatiguant ?
Salut Adeline, on est passé par Avis pour le 4×4. On a passé presque 2 mois à l’ouest avec un van, on a fait une première boucle vers le bas, avant de monter jusqu’à Broome en longeant la côte. Le seul détour était pour le parc national de Karijini. Puis on est monté jusque Darwin et on a loué un 4 x 4 pour explorer pendant 10 jours les Kimberley avec les Bungle Bungle, etc. C’est sûr que 25 jours c’est court vu les distances. Pour te donner une idée, le trajet Perth-Darwin prend minimum 5 jours de conduite 8h par jour. Donc, après ça dépend des endroits où tu veux aller, le rythme que tu veux avoir, etc. Si tu veux, tu peux nous dire les parcs que tu veux faire et on te dira le temps que tu peux prévoir à chaque fois. La route peut être fatigante quand tu enchaines, l’avantage c’est que c’est souvent des lignes droites alors cela ne demande pas trop d’attention :-).
Salut Adeline,
Je pense t’avoir répondu sur facebook, mais dans le doute je vais te répondre ici…On est passé par l’agence Avis pour le 4X4.
Voici l’itinéraire global et la durée pour te donner une idée, après cela dépend toujours du rythme que tu veux avoir et du nombre d’arrêts que tu veux faire :
Perth ~> Esperance ~> côte ouest ~> Karijini ~> retour cote oûest -> Darwin EN VAN. (1 mois et demi).
Puis 4X4 loué pour 10 jours et retour dans les Kimberleys (Bungle Bungle, Gibb River Road, etc.).
C’est sûr que la route est longue, il y en a pour des journées de route, surtout à la fin autour de Darwin. Heureusement, cela ne demande pas trop d’attention comme il y a peu de monde 😉
Bravo pour ces magnifiques photos et pour le récit qui l’accompagne.
Moi aussi ce lieu mythique me faisait rêver. J’y suis allé en octobre 1998 et à l’époque l’internet était balbutiant et seul le Lonely planet en parlait (avec très peu de détails). Nous avions loué un Nissan Patrol avec un équipement de camping à Kununurra. J’avais envie de conduire un 4×4 sur une piste tourmentée et comme vous le décrivez très bien, c’est sportif. Pour camper il n’y avait à l’époque qu’un robinet dans la partie nord qui servait de repère à un ‘camping’ dans lequel nous étions seuls. Nous avons très peu dormi car contrairement à ce qu’on pensait la température en pleine nuit n’est pas descendue en dessous de 37°C.
Le lendemain, compte tenu de l’absence de documentation, nous avons commencé par la partie nord avec un petit treck dans ‘mini palms valley’. C’était beau mais on ne comprenant pas pourquoi on ne voyait pas les ruchers. Du coup on a continué vers le sud et enfin on les a vus ! Il était autour de 14h et il devait faire 44 ° à l’ombre. J’ai fait quelques très belles photos (un peu les mêmes que les vôtres au départ de votre treck) mais la chaleur était telle que nous avons dû supprimer la seconde nuit et nous sommes rentrés d’une traite à Kununurra dans un motel climatisé. Je ne pense pas que j’y retournerai donc merci encore de m’avoir fait revivre les émotions que j’ai ressenties dans ce lieu magique. C’était il y a un peu plus de 20 ans maintenant, mais le souvenir reste intact.
Bonjour Lionel,
Merci pour ce très beau commentaire. Cela m’a permis aussi en retour de me replonger dans les émotions de ce magnifique endroit.
C’est sûr qu’en 1998, l’aventure devait être encore plus palpitante et la découverte encore plus étonnante !
La chaleur est effectivement un gros défis pour visiter certains recoins de l’Australie. Ma conjointe en a plus souffert que moi qui arrivait à en faire abstraction.
Dans ce parc, cela n’avait pas été si pénible pour nous même si cela reste un défi. On en avait plus souffert dans le centre rouge. C’est la première fois que j’avais l’impression d’être littéralement dans un four !
Prenez soin de vous dans cette trouble période.
Au plaisir
Pierrick