La ville d’Ubud est souvent présentée comme un passage obligé de tout voyage sur l’île de Bali. Mais, qu’en est-il en réalité ? Vaut-elle vraiment tous les superlatifs qu’on peut lire sur la toile ou dans les guides de voyage ? On va être sympa et on ne va pas faire durer le suspense trop longtemps!
À l’origine, réputée pour sa tranquillité, ses cours de yoga, son artisanat et ses spectacles de danse balinaise, la ville est désormais devenue une véritable usine à touristes. L’authenticité a laissé place aux sollicitations incessantes des conducteurs de taxi. Les magasins tenus par des locaux sont petit à petit remplacés par les grandes enseignes américaines types Starbucks et compagnie… On sent que tout est adapté pour plaire aux touristes occidentaux. Alors, certes quand on voyage au long cours, c’est parfois plaisant de retrouver un peu ses repères. Mais, pour le côté dépaysement, on repassera.
Après, une telle introduction, tu te demandes sans doute pourquoi venir visiter Ubud. Tout simplement, car comme souvent, les choses ne sont pas toutes blanches ou toutes noires, mais un peu plus contrastées. Tu es bien avancé maintenant, hein ?! On aime se faire notre propre avis d’un lieu. Cela débouche parfois sur de belles surprises. Pour Ubud, c’est un peu ce qu’on a vécu. Au départ, pas très chaud de mettre les pieds dans ce cirque, les choses en ont décidé autrement (lire notre article Immersion dans la vie des Balinais à Denpasar). Au final, quelques belles découvertes en dehors des sentiers touristiques ont fait chavirer notre cœur. On te les partage dans cet article.
Les artisans de Lodtunduh
Pour se rendre à Ubud depuis Denpasar, on a partagé un taxi avec d’autres voyageurs. Il n’y a pas de petites économies et il faut dire que les transports dans Bali, c’est toute une histoire (pour en savoir plus, jette un coup d’œil à notre article : Comment se déplacer sur Bali ?). Le taxi nous dépose à l’hôtel de nos compagnons de voyage d’un jour dans le quartier de Lodtunduh à quelques kilomètres au sud d’Ubud. D’ici, on compte rejoindre à pied le centre-ville où se trouve notre homestay.
Dans ce quartier, on croise très peu de touristes et de restaurants ou magasins à l’occidental. C’est au contraire une plongée dans l’artisanat local. Notamment, dans la rue Jl. A.A. Gede Rai où les ateliers d’artisans se succèdent. On retrouve les marchandises qu’on voit en vente à des prix bien plus élevés dans les boutiques du centre d’Ubud. Mais ici, il est possible d’observer les artisans en pleine action. Comme ce sculpteur sur bois qui fabrique des statuettes et des masques peints ensuite à la main. On est toujours impressionné par le niveau de détail que les mains peuvent restituer !
Plus loin, un Indonésien expose des peintures. Il est sympathique et parle quelques mots d’anglais alors on en profite pour taper la causette. De fil en aiguille, il nous fait entrer dans son atelier et nous explique la signification des tableaux. Il n’y a pas de style particulier qui s’en dégage. Certains sont très colorés quand d’autres sont plus sombres. Parfois ils représentent des divinités, d’autres fois des portraits de personnes ou encore des paysages comme les fameuses rizières de Bali. Cela donne quand même un peu l’impression d’un grand bric-à-brac.
Le Kopi Luwak
Comme on ne compte pas repartir avec un tableau sous le bras, on s’échappe en lui demandant s’il connaît un endroit authentique où manger dans le coin. Il nous recommande alors de goûter le café vendu par le stand d’à côté. Au départ curieux, on est vite refroidi quand il nous annonce le prix : 15€ la tasse ! En fait, il ne s’agit pas d’un café classique, mais du café Luwak réputé pour être le plus cher au monde. Kézako pour justifier un tel prix ?
[Moment Wikipedia] Le café Luwak est un café dont les graines sont récoltées dans les excréments du Luwak (une civette asiatique). Du fait d’une digestion quasi absente, la civette digère la pulpe des cerises du caféier, mais pas leur noyau. Les graines sont ensuite rejetées en grappes dans leurs excréments. Elles sont alors récoltées, lavées et séchées au soleil, avant d’être légèrement torréfiées. C’est cette transformation qui donne un goût sans pareil aux grains de café grâce à l’absence d’amertume. [/Moment Wikipedia]
On aurait bien tenté l’expérience, mais le prix est un peu dissuasif et puis on ne sait pas vraiment comment les animaux sont traités dans ce genre de pays.
9 Warung – Le meilleur restaurant d’Ubud
Pourquoi un titre si racoleur ? Tout simplement, car on n’a pas peur de le dire. Ce restaurant conseillé par le vendeur de tableaux est sans conteste LE lieu où manger dans les environs d’Ubud. Si tu recherches de l’authenticité, de la nourriture locale et l’ambiance qui a fait autrefois la renommée d’Ubud, alors tu as peu de chance d’être déçu.
Depuis l’extérieur, le restaurant est entouré de verdure, ce qui lui confère déjà un charme indéniable et lui donne même un air de restaurant chic. Pour te dire, on s’est demandé si cela serait bien compatible avec notre porte-monnaie troué de backpacker. Mais, la réalité est tout autre pour ne pas dire à l’inverse. Le concept du restaurant est en effet inspiré d’une philosophie altruiste Peace and Love.
Le restaurant propose un buffet en libre-service avec des entrées, des plats chauds, des desserts, des fruits et même quelques boissons. Les plats sont végétariens et simples, mais inspirés de la cuisine traditionnelle indonésienne. C’est un peu comme manger de bons petits plats de chez sa grand-mère ! Un prix minimum à payer est indiqué pour chaque portion/plat pour que le restaurant ne soit pas déficitaire et honnêtement c’est dérisoire ! Après, tu as toute la liberté de donner ce que tu veux dans un pot déposé au centre de la table. Personne ne vient vérifier ce que tu as donné. C’est donc en ton âme et conscience de juger de la valeur de ton repas. Le concept est même poussé au point de proposer chaque jour quelques bons pour un repas gratuit pour les moins fortunés. Je te rassure, on a laissé cela pour les gens vraiment dans la nécessité. Tu peux même d’ailleurs si tu le désires payer pour rajouter des bons.
Personnellement, on est vraiment tombé sous le charme du concept. La nourriture est variée et bien cuisinée. Tu peux ajuster la quantité à ton appétit et goûter de nouvelles recettes. En plus, les environs sont épargnés du trafic incessant de Bali, alors on se laisse bercer par la musique de fond relaxante. C’est bien simple, on se sent très vite comme à la maison. D’ailleurs, tu dois toi-même faire la vaisselle à la fin. Au final, c’est ici qu’on aura le mieux mangé à Ubud et pour moins cher, même en payant plus que le prix minimum !
Pour les personnes intéressées, il est même possible de venir aider à cuisiner le matin (gratuit) ou prendre des cours de cuisine indonésienne (payant). On aurait bien tenté l’expérience si cette foutue prolongation de visa ne nous avait pas obligés à revenir à Denpasar… En tout cas, c’est sans doute beaucoup plus authentique que les offres de cours de cuisine qu’on voit fleurir un peu partout dans les agences du centre-ville d’Ubud.
Homestay Gangga House : une famille accueillante
Lors de la réservation de notre hôtel, notre choix s’est porté sur cette petite homestay pas très loin du centre-ville. Elle est tenue par une famille d’Indonésiens. En tant que voyageur écoresponsable, on essaie de privilégier les hôtels tenus par des locaux pour qu’ils profitent eux aussi de l’argent du tourisme plutôt que les grandes chaînes d’hôtel. Lorsqu’on arrive, la famille est aux petits soins pour nous présenter la chambre et nous accueillir. Cet accueil personnalisé est agréable et la chambre offre tout le confort dont on a besoin : un lit et une douche. Le gros plus, c’est qu’une terrasse à l’entrée donne sur un petit jardin. On n’aurait jamais pensé qu’un si petit carré de verdure nous ferait un tel bien après la cacophonie de Denpasar !
En traversant la homestay, on croise deux femmes de la famille en train de préparer des offrandes pour une cérémonie qui a lieu le lendemain. Curieux, on s’approche pour les observer en plein ouvrage. Elles ne parlent qu’indonésien et pourtant elles parviennent avec leur sourire et leur geste à nous expliquer comment elles procèdent pour accrocher des feuilles de palmier avec des petits pics en bois. Amusés, on se lance dans le défi d’en confectionner quelques-unes avec nos mains. Mais, on n’a pas vraiment leur doigté, alors tout cela se finit dans de grands éclats de rire. C’est le genre de moment fugace et simple qui te fait aimer voyager et redonne parfois un petit coup de boost pour continuer cette aventure de tous les jours.
Centre-ville d’Ubud
Lorsqu’on débarque dans le centre-ville d’Ubud, on a vite l’impression d’être revenu en Europe. Les restaurants et les boutiques à l’Occidentale se succèdent. Seuls les chauffeurs de taxi qui t’apostrophent tous les 10 mètres nous rappellent qu’on est bien en Indonésie. Ce contexte fait qu’on est vite confronté à un autre problème : les prix pratiqués dans les restaurants. Ceux-ci sont deux à trois fois plus chers que les warungs que nous avons l’habitude de fréquenter à Denpasar (150 000 – 200 000 Rp pour un couple au lieu des 40 000 – 60 000 Rp). Notre restaurant coup cœur de 9 warung est malheureusement un peu loin du centre-ville pour aller y manger tous les jours. Heureusement, à force de recherche, on finit par trouver un restaurant indonésien avec des prix raisonnables. Les plats sont bien cuisinés et permettent de s’essayer aux spécialités locales. Il s’agit de Warung Igelanca dans la rue Jl. Raya. On ne peut que recommander ce petit restaurant au voyageur de passage à Ubud.
Sinon à part ça, rien ne retient véritablement notre attention à Ubud. Il y a bien quelques temples, mais leur entrée est souvent payante. On trouve un peu dommage de payer pour en visiter sachant qu’on peut en voir gratuitement un peu partout en Indonésie. De même, les affiches vantant les spectacles de danse fleurissent à chaque coin de rue. Mais, encore une fois le ticket d’entrée est gonflé aux hormones. Comme on a pu profiter du Bali Art Festival (voir notre article sur le sujet ICI), on passe aussi notre chemin.
La forêt sacrée des singes
Il y a bien un dernier truc à faire à proximité du centre-ville d’Ubud : le sanctuaire de la forêt sacrée des singes. Cette forêt, qui ressemble plus à un bois tellement elle est cernée par l’urbanisation, abrite le temple de Pura Dalem Agung, aussi appelé le temple de la mort. Ce temple, dédié aux mauvais esprits, ne peut pas être visité. Il faut se contenter de l’apercevoir au milieu des arbres. De toute façon, ce n’est pas vraiment l’attraction des lieux. C’est plutôt la flopée de macaques ayant pris possession de la forêt qui a fait la renommée de l’endroit. Comme ils sont nourris par la majorité des touristes, les singes n’hésitent d’ailleurs plus à s’approcher voire même à se servir tout seul. Il faut compter 50 000 Rp pour l’entrée (en 2016).
Cela pourrait être sympa, mais en plein mois de juillet, le lieu est tout simplement bondé de touristes. Alors, se retrouver dans la forêt à la queue leu-leu, ce n’est pas trop notre délire. Et puis, nourrir ces animaux sauvages ce n’est pas vraiment leur rendre service… On passe donc encore une fois notre chemin.
Les crémations
Est-ce que cela te viendrait à l’idée d’assister à un enterrement en France d’une personne que tu ne connais pas et sans y être invité ? Probablement pas, sinon avoue que c’est un peu bizarre… Et pourtant, assister à une cérémonie mortuaire est un peu le dernier truc à la mode en Indonésie.
Pourquoi, te parler de cela ici ? Tout simplement, car lors de notre séjour à Ubud, on a eu l’opportunité non pas d’y assister, mais de voir tout le matraquage fait autour pour rameuter en masse les touristes ! Personnellement, on a été un peu choqué par la chose. Transformer un tel évènement, triste et douloureux pour les proches du défunt, en un spectacle touristique a vraiment quelque chose de dérangeant pour nous. Alors à moins d’y avoir été convié par un proche ou une connaissance, on ne se voit pas du tout en mode voyeurisme macabre. Et toi, qu’en penses-tu ?
Capuhan Ridge Walk
Pas vraiment convaincu par le centre-ville d’Ubud, on décide le lendemain de se mettre un peu au vert en marchant dans les alentours. Notre première destination est le sentier de Capuhan Ridge. Cette balade est accessible à pied depuis le centre-ville d’Ubud, donc nul besoin de payer un transport. Il s’agit d’un sentier aménagé au sommet d’une crête et au milieu de la végétation tropicale. C’est fou comme on a rapidement l’impression d’être au milieu de nulle part, alors que la ville est à seulement quelques mètres. On est loin d’être les seuls à arpenter le sentier, néanmoins ce retour à la nature est salvateur après la frénésie de Denpasar. On a donc bien aimé parcourir cette petite balade (2.5 km aller-retour).
Les rizières
Pour cette deuxième randonnée, on a tout simplement décidé de traverser les fameuses rizières ayant fait la réputation de Bali. On emprunte pour ce faire un chemin au niveau de l’hôtel Pager Bungalow’s depuis la rue Jalan Raya. Au début, on longe surtout une succession d’hôtels et de restaurants plantés au milieu des rizières. On voit également fleurir un peu partout des affiches signifiant que les terrains ont été vendus. En regardant les affiches d’un peu plus près, on constate qu’il s’agit systématiquement d’investisseurs étrangers (en raison du nom à consonance occidentale).
Les rizières reprennent leur droit un peu plus loin. Malheureusement, on n’est pas à la bonne période et la plupart des terrasses sont vides en attendant la prochaine culture. C’est quand même intéressant de voir le système d’irrigation mis au point par les paysans locaux à base de petits canaux ouverts ou fermés en fonction de la quantité d’eau nécessaire. La plupart des paysans sont d’ailleurs à l’œuvre pour travailler la terre, les pieds littéralement dans la boue. Ici pas de tracteur ou de motoculteur, tout se fait à l’ancienne c’est-à-dire à la main et à la sueur de leur front. On ne peut que vouer un profond respect pour ces travailleurs acharnés. Et, on n’ose imaginer à ce moment-là combien est revendu le fruit de leur dur labeur. Sans doute très très loin des prix pratiqués dans les restaurants alentour… !
On comprend alors vite pourquoi de nombreux paysans cèdent à la tentation de vendre leur terre à des investisseurs. Cela leur rapporte sans doute bien plus qu’une dure vie de labeur. Mais, est-ce là le meilleur choix sur le long terme ? Une fois toutes les terres vendues, que deviendront-ils ? Le gouvernement devrait au contraire les aider soit à se moderniser soit à se reconvertir afin que les fruits du tourisme leur profitent en priorité et de manière durable.
Le vendeur de noix de coco
D’ailleurs, en parlant d’Indonésien, il y en a un qui essaie de nous vendre une noix de coco au prix d’un repas ! On refuse poliment et de fil en aiguille, il en vient à nous parler d’un chemin caché qui permet de descendre à la rivière. Il nous explique qu’il se baigne parfois là-bas. On décide donc de suivre ses indications et de descendre s’y poser un moment. Le lieu n’a rien de spécial à offrir si ce n’est le calme absolu. Chose finalement très rare en Indonésie.
De retour sur le chemin principal et pour le remercier, on décide de lui acheter une noix de coco. Passe alors l’inévitable session de négociation. Il n’est pas question pour nous de payer le moins cher à tout prix, mais simplement le juste prix. Il est vrai que pour la plupart des touristes, quelques euros ne représentent rien. Toutefois, quand on sait que le salaire mensuel moyen d’un indonésien est de 80€, on peut imaginer leur difficulté à faire face ensuite à l’explosion des prix engendrés par le comportement irresponsable de certains touristes. Il est donc hors de question pour nous de contribuer à l’explosion des prix que les Indonésiens doivent ensuite subir au quotidien. Il faut s’imaginer en France gagner le SMIC, soit environ 1100€ net, et voir des touristes accepter de payer une pomme 70€ !
Tout ça pour dire qu’avec un prix de départ de 20 000 Rp, on accepte de payer 4 000Rp. Ce qui reste tout de même un prix très acceptable pour en avoir vu à 2000 Rp au marché. On pensait alors qu’il irait nous chercher la noix de coco dans son petit établi, mais non, on le voit monter directement au tronc du cocotier pieds nus avec l’aide d’une corde tendue entre les pieds. C’est impressionnant et super cool de se dire qu’on va manger un fruit directement venu de l’arbre sans intermédiaire. En tout cas, le jus de coco par la chaleur qui sévit, c’est super agréable, 100% naturel et sans déchet !
Le village de Kelabangmoding
On décide de pousser la randonnée jusqu’au village de Kelabangmoding. Le nombre de touristes qu’on croise diminue alors rapidement au fur et à mesure qu’on s’éloigne d’Ubud. Du coup, on croise également moins de Balinais insistants et intéressés par notre argent. Cela nous permet d’observer les artisans à l’œuvre sans que quelqu’un vienne et insiste pour nous vendre quelque chose. Comme cette femme qui insère des cheveux (sans doute de la crinière de cheval) sur une tête en bois.
Pour la suite, on n’a pas d’autres choix que de revenir par la route. On n’avait pas prévu de marcher aussi longtemps alors avec la chaleur et l’humidité on se met en quête d’eau. On croise bien quelques stands le long de la route, mais les prix sont élevés (15 000Rp la bouteille de 1.5L) et les vendeurs refusent de négocier. On passe finalement devant un magasin tenu par une vieille dame. Elle vend des bouteilles d’eau à 5 000Rp, ce qui est le prix qu’on a plus l’habitude de voir. On l’aborde donc avec les quelques mots d’Indonésiens qu’on connaît. Elle est amusée de voir qu’on fait l’effort de parler sa langue.
Et puis, tout sourire, elle échange fièrement les quelques mots d’anglais qu’elle connaît. Elle nous explique alors qu’elle essaie d’apprendre la langue toute seule sur le tas pour mieux faire tourner son commerce avec le tourisme. C’est incroyable de voir une telle volonté à cet âge. Pour le coup, on lui aurait bien acheté tout son magasin simplement pour l’encourager ! Chapeau bas l’artiste ! À la place, on en profite pour apprendre quelques mots supplémentaires et perfectionner notre prononciation en indonésien. Ce qui donne lieu à quelques éclats de rire.
Les terrasses de riz de Mas
Pour notre dernier jour à Ubud, on décide de se rendre au musée des Masques et Marionnettes dans les environs de Mas. On part donc avec notre sac chargé sur le dos pour rallier les 4,5km à pied. Comme on commence à en avoir l’habitude, la marche à Bali n’est pas des plus agréables entre l’absence de trottoirs, les trous, les déchets et les sollicitations diverses. Mais, c’est le meilleur moyen de s’imprégner de l’environnement qui nous entoure. C’est comme cela qu’on tombe sur une grande étendue de rizières entre le village de Peliatan et Mas. Contrairement à ceux d’Ubud, les champs sont cette fois recouverts de plants de riz d’un vert presque surnaturel.
Lorsqu’on se trouve au milieu des rizières pensant couper pour rejoindre le musée des masques, un vieil indonésien qui travaille dans les champs nous fait des signes et nous parle. Malheureusement, on ne comprend pas du tout ce qu’il veut nous dire. Jusqu’à ce qu’on se rende compte que le chemin est sans issue et qu’il nous faut faire demi-tour. Aaah c’était donc ça ! Il essayait tout simplement de nous dire qu’il fallait contourner les rizières ! En tout cas, on a bien aimé se balader au milieu de ces rizières authentiques avec leurs petits temples et les travailleurs aux chapeaux de paille.
Musée des Masques & Marionnettes
Après la traversée de quelques hameaux paisibles, on arrive enfin au musée des masques et des marionnettes. Le musée se compose de plusieurs bâtiments au milieu d’un parc très bien entretenu. Il s’agit d’une propriété privée d’un habitant de Java qui souhaite rendre accessible au public sa collection. L’entrée est donc gratuite même s’il est possible de faire une donation à la fin.
La collection regroupe bien entendu des masques de Bali, mais aussi de toute l’Indonésie comme les masques de l’île de Kalimantan qui se rapprochent plus de l’art polynésien. Il est également possible d’observer des masques provenant d’ailleurs dans le monde comme des masques de Venise ou des masques africains. Le niveau de détails est parfois impressionnant.
Le musée expose également des marionnettes utilisées dans les représentations en Indonésie. Elles sont en cuir coloré et en deux dimensions. On les manipule à l’aide de deux longues baguettes. L’autre avantage de ce musée, c’est qu’il permet d’en apprendre un peu plus sur l’histoire et la signification des pièces de théâtre ou les spectacles de marionnettes indonésiens.
Les artisans du village de Mas
Pour boucler notre séjour à Ubud, on décide de marcher jusqu’à notre restaurant préféré : 9 warung situé à 4 km du musée. La traversée du village de Mas et de ses ruelles bordées d’habitations est une vraie immersion dans la vie quotidienne des Balinais. Les enfants jouent dans la rue. Les femmes transportent sur leurs épaules des paniers remplis de pierres. D’autres, réunies sous un grand hall fabriquent des statuettes en bois. D’ailleurs, c’est un peu le choc pour nous de voir qu’elles fabriquent entre autres une girafe en bois. Exactement la même que celle que nous avions achetée plusieurs années auparavant en France. Elles doivent par contre la vendre à un prix bien plus dérisoire. À ce moment-là, c’est comme si la réalité d’un objet prenait tout son sens sous nos propres yeux. Il ne s’agit pas juste d’une statuette quelconque fabriquée par une machine à l’autre bout du monde. Mais, bien du travail de nombreuses femmes qui luttent pour survivre….
Les brochures touristiques et les guides vendent du rêve. Au final, on a été déçu par le côté vraiment trop touristique du centre-ville d’Ubud. D’une part, parce qu’il est trop façonné pour plaire aux Occidentaux avec les prix qui vont bien avec…. D’autre part, car tu es tout le temps sollicité pour quelque chose : un taxi, un tour ou un sarong. Alors, à la longue ça en devient désagréable. C’est même parfois à la limite du respect… La meilleure solution est simplement de les ignorer.
Par contre, on a apprécié les rencontres et les endroits qu’on a découverts en sortant un peu des sentiers touristiques. Rien d’exceptionnel susceptible de générer du clic sur les réseaux sociaux. Mais quelque chose d’inestimable : une saveur locale authentique !
La ville d’Ubud reste un lieu agréable pour y séjourner, se détendre et s’initier à la cuisine indonésienne. C’est également l’occasion de s’immerger dans la vie quotidienne des Balinais : ses paysans, ses artisans, ses rites religieux … et tout simplement profiter de son atmosphère un peu plus relaxante que Denpasar.
Cela me fait bien plaisir de lire que vous n’avez pas testé le café Luwah ???? Je vous confirme que c’est un business très lucratif où les animaux sont gardés en cage très petites pendant la période de récolte du café. Quand je dis petite, c’est moins de 50 cm2. On en a vu une en cage à Jogjakarta et franchement ça faisait de la peine ???? autant dire que pour toutes les autres qu’on ne voit pas c’est pire.
Salut Vani (ou Vanessa ? :-)), merci pour ton partage d’expérience. On s’en doutait un peu, mais là tu confirmes bien ce qu’on pensait et on est content de ne pas avoir tenté. On s’en serait mordu les doigts…
Nous confirmons votre ressenti de Ubud. Très touristique. D’ailleurs difficile de négocier les prix avec ces touristes qui paient plein pot sans discuter. Mais on a l’habitude et on ne lâche pas l’affaire.
Pour réagir au commentaire de Vany sur le café Luwak, il existe une coopérative éco-responsable à Munduk -Eco café 1- qui défend la cause de la civette (nom français de la petite bête) et se bat pour empêcher sa capture et la maltraitance envers ces animaux. C’est à faire, ça permet d’en savoir vraiment plus sur l’animal et ses conditions de vie, pas seulement comment le café est fait.
Sinon j’ajoute que nous avons trouvé un autre très bon warung à Ubud, cuisine locale : warung Taman(jl sri wedari) – plats entre 15 et 30k et nous recommandons le Homestay de Jero et Gusde : Sedana Jaya (130k la nuit) pour leur accueil et aussi pour nous avoir commandé du Babi Guling délicieux et très relevé pour 20k /pers seulement.
Salut,
C’est super intéressant comme commentaire. Merci pour ta contribution à faire de ce blog un lieu d’échange et d’entraide entre voyageurs :-).
En tout cas, c’est rassurant de voir qu’il y a des initiatives éco-responsables comme cette coopérative. Je suis curieuse, c’est quoi le Babi Guling ?
A+
Sandrine
Salut Sandrine,
Le Babi Gulling est du cochon de lait cuit à la broche farci d’épices et de piment. Un régal !
A goûter absolument.
Et pour rester sur les initiatives éco-responsables, nous avons beaucoup apprécié celle de l’association Peduli Alam à Amed. Elle milite pour responsabiliser les locaux et touristes à la protection de l’environnement. Installation de poubelles et ramassage quotidien, remplissage des bouteilles d’eau, intervention dans les écoles, fabrique d’objets avec des produits recyclés. Une petite donation ou un coup de main à votre passage est bienvenu. Il y a un site internet.
Belle journée.
Lolotte